Triangle infernal
Gouvernement, opposition et enseignants stagiaires composent les trois angles d’un triangle sous haute tension. Cette problématique, qui fait beaucoup parler d’elle au Maroc de par ses revendications, ses tensions et ses manipulations doit absolument trouver une issue honorable pour les parties concernées et pour le pays. Pour y arriver, il faut poser les vraies questions, surtout celles qui font mal. Pourquoi le gouvernement s’entête-t-il à chercher ce fameux «juste milieu»? Pourquoi les enseignants stagiaires exigent-ils la réponse à 100% de leurs revendications, sans concession aucune ? Pourquoi les partis et syndicats d’opposition se sont-ils accaparé ce dossier tardivement, et pour quelles finalités ? A priori, chacune de ces parties a failli quelque part dans la chaîne des événements et, surtout, nul ne peut se prétendre victime dans ce dossier. Concrètement, le litige, aujourd’hui, ne concerne plus les 10.000 enseignants stagiaires. Il ne touche plus que les 3.000 auxquels le gouvernement promet d’ouvrir l’accès au concours dès 2017. Il faut donc arrêter d’exacerber les tensions en parlant des 10.000, sachant aussi que toute issue pour les 3.000 objets du désaccord passe inéluctablement par des postes budgétaires et donc par les finances publiques. En pareil cas, il faut parler chiffres, moyens et impacts. Ressasser un discours politique vaseux et opportuniste ne sert nullement cette cause. Aujourd’hui, les enseignants stagiaires peuvent imposer au gouvernement une issue où tous garderaient la face, pourvu qu’ils se débarrassent de toute forme de tutelle qui complique davantage ce dossier. Une solution concertée, bien réfléchie et pleine de bon sens, voilà ce qu’il faut réellement !