Alerte rouge !
Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a révisé ses prévisions de croissance à la baisse. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il s’agit d’une régression draconienne qui frôle la récession d’où l’inquiétude et la préoccupation des observateurs. 1% de croissance pour un pays dont la moyenne requise est d’au moins 6% par an est une alerte pour tous. Et il ne faut surtout pas chercher des prétextes tels que la pluviométrie ou la conjoncture mondiale. Au Maroc, si en 2016, on n’arrive pas encore à adopter une stratégie à l’abri de l’humeur des pluies, c’est que nous continuons à gérer l’économie avec des méthodes des années 80. Notre pays a eu une récolte record en 2015 à 115 millions de quintaux alors que les prévisions annoncées par Jouahri évoquent une piètre récolte d’à peine 38 millions de quintaux. Voilà une illustration grandeur nature de l’apport de notre agriculture au PIB global. Jusqu’à quand alors, le Maroc continuera-t-il à subir cette dépendance ? Quelles alternatives anticipatives ont été adoptées pour parer aux aléas d’une saison sèche ? Quels sont les secteurs compensatoires d’une telle situation ? L’annonce de Jouahri a sonné le glas pour bien des slogans du gouvernement Benkirane qui avait pourtant promis de terminer son mandat à un taux de croissance de 7%. L’écart, à lui seul, est un aveu d’échec, car non justifiable ni par la pluviométrie ni par l’environnement mondial des affaires ce qui interpelle le gouvernement. Ce dernier doit communiquer sa plaidoirie sans délai. Il le doit aux citoyens !