Iconoclaste…

La présentation, aujourd’hui même, au Conseil du gouvernement du projet de loi contre les violences faites aux femmes au Maroc, par la ministre Bassima El Hakkaoui, n’a pas eu tout l’intérêt médiatique qu’elle mérite, masquée quelque part par la crise onusienne du Maroc.
En fait, ce texte qui devait voir le jour en 2013, avait créé nourri une grande polémique sur quelques points qui avaient heurté le conservatisme béât d’une partie du gouvernement, en particulier la pénalisation du vol, et du viol, entre époux, ce qui était de l’avis de cette partie contraire aux préceptes de l’islam. Maintenant, concernant le vol, on serait unanimes à considérer que mettre sa main dans la poche de sa femme, ou de son mari, pour les besoins élémentaires de la vie, ne soit considéré comme un vol. Par contre, dilapider ou céder sans l’aval de l’autre les biens familiaux est pénalisé selon le nouveau projet.
Concernant le sujet, plus tabou de la sexualité dans le couple marocain, le verset coranique «nissaôukoum hartoune lakoum…» a, à travers l’histoire, souvent été interprétée en faveur du machisme social ambiant. S’il est certain qu’un homme a le droit de faire l’amour à sa femme autant de fois qu’il le désire, le consentement de cette dernière est, à mon humble avis, une condition indispensable. Violenter sa femme pour lui faire l’amour par force alors qu’elle n’en veut pas, ne peut s’appeler autre chose qu’un viol ! Et si jamais, par malheur pour l’homme, la femme ne veut jamais, la voie légale de séparation existe bel et bien.
Parmi les bienfaits de ce projet, la pénalisation du harcèlement dans l’espace public, et surtout le fait d’envoyer en prison un violeur même s’il accepte de se marier avec sa victime, car l’ancienne loi était tout simplement ridicule, et laissait notre pays devenir la risée de la communauté internationale, car bon nombre de pervers étaient disposés à assouvir leur violence dès lors que le prix à payer n’était qu’un mariage parfois enchanteur !!!
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma