L’économique «refoule» le politique
Durant cette année électorale, l’on s’attend aux coups bas, au langage de corbeaux et à toutes sortes de dérapages verbaux. Mais en réalité, notre pays a plutôt besoin d’un discours politique structuré, constructif et portant de la valeur. Se limiter aux tares de l’autre est l’exercice des paresseux et ne contribue nullement à l’édifice démocratique du Maroc. Sur ce registre, de sources partisanes confirmées, certains partis ont compris que la «bataille» se déroulera sur le champ de l’économie. Et déjà, ces derniers travaillent leurs feuilles de route dans ce sens. Ainsi, trois partis et non des moindres ont déjà annoncé la couleur. L’Istiqlal a réuni il y cinq jours son Alliance des économistes pour décrypter les indicateurs économiques sous Benkirane et préparer sa «contre-attaque». Ce vendredi, les hauts dirigeants du PAM réuniront, autour d’un dîner, d’imminentes personnalités du monde de l’économie et du business, dont des présidents de banques, pour échanger sur l’actualité économique du pays, relayer la vision économique du parti et annoncer la création d’un pôle économie et finance au sein du parti du tracteur. La semaine prochaine, le PJD réunira les ingénieurs du parti autour d’une thématique technico-économique. Ces trois initiatives, dans l’attente de la réaction d’autres formations politiques, sont fortement louables et seraient salutaires si elles pouvaient être ouvertes au public car il est de leur devoir de tirer le débat vers le haut. Il s’agit aussi de présenter aux Marocains des solutions budgétisées et applicables avec des échéances. Sinon toute sortie dépourvue de ces éléments ne serait que pure surenchère politicienne.