Iconoclaste…
Après-demain à Zurich, aura lieu l’avènement d’un nouveau président de la FIFA, une association à but non lucratif, créée en 1904 sans beaucoup de moyens, et devenue, depuis, un mastodonte avec plus de 1,5 milliard de dollars de réserve. L’événement est d’autant plus important qu’il ouvre une nouvelle ère après 42 ans de règne de Sepp Blatter, 24 ans en tant que secrétaire général de Joe Havelange, et 18 ans en tant que président, c’est dire l’imprégnation indélébile de cet homme polémique sur l’institution.
Si aucun livre, ni aucun article de presse, ni aucun reportage audio visuel, n’a jusque-là prouvé l’implication directe de Blatter dans une affaire de corruption, force est de reconnaître que les scandales à répétition n’ont pas ménagé la maison du football, ces dernières années. Blatter a su, à l’instar de tous les machiavéliques de l’histoire et les gens d’influence et de pouvoir, sucrer tout le monde autour de lui sans se servir directement. L’idée était clairement d’écarter tous les candidats potentiels à sa succession, et une mainmise absolue sur la FIFA. L’octroi des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, avec ce que cela a créé comme frustration chez les Anglais, influents et lobbyistes à souhait, et chez les Américains, berceau des sponsors, a fini par avoir raison de Blatter, qui part d’un coup sans avoir préparé un remplaçant rompu aux affaires.
Tous les présidentiables potentiels sont rattrapés par la corruption !! La FIFA donne l’impression de se nettoyer, mais rentre quand même dans l’équation à plusieurs inconnus, car l’extraordinaire ne peut accoucher que sur l’extraordinaire dans un sens comme dans l’autre.
La seule constante positive reste, sans aucun doute, l’administration très puissante, et très moderne, et ceci est à mettre à l’actif de Sepp Blatter.
À une échelle nettement inférieure, notre fédération, pilotée par Lekjaa, ne devrait-elle pas s’en inspirer pour nous donner au moins une administration à la hauteur de notre amour pour le football ? À bon entendeur, salut ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma
