Économie : Une année 2016 difficile
L’économie nationale devrait croître de 1,3% en 2016, en raison notamment d’une conjoncture économique marquée par les effets persistants des conditions climatiques sur la croissance et par la faible contribution des activités non-agricoles à cette dernière. C’est ce qu’a affirmé, mercredi soir à Casablanca, le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors d’une conférence de presse sur l’évolution de l’économie nationale en 2015 et ses perspectives pour 2016.
Lahlimi a attribué ce faible niveau de croissance au repli de l’activité agricole à 12,7%. Le haut-commissaire au Plan prévoit par conséquent un faible taux de croissance des activités non-agricoles de l’ordre de 2,2% pour 2016.
La pluviométrie a ainsi été autant porteuse d’une campagne agricole exceptionnelle en 2015 qu’annonciatrice, en 2016, des épreuves redoutées des années sèches, fait remarquer le HCP. Et de noter que la campagne 2015-2016 risque ainsi de figurer parmi les années les plus sèches qu’ait connues le pays.
«Nos prévisions pour 2016 porteraient la baisse de la valeur ajoutée agricole à 10,2%», a précisé Ahmed Lahlimi Alami
Et d’expliquer que l’effet de la sécheresse sur l’activité agricole devrait toutefois être amorti en 2016 par l’amélioration relative des cultures irriguées et de la production arboricole.
Il devrait être également amorti par l’appoint des réserves de fourrages et de trésorerie des agriculteurs, consécutivement à la bonne année 2015, outre le fonds de renforcement des programmes d’investissement et de l’appui technique et financier du Plan Maroc vert, relève le Haut-commissaire au Plan.
Ahmed Lahlimi Alami a aussi attiré l’attention sur un net ralentissement des activités non agricoles en 2016, dans un contexte caractérisé par une inflation faible.
D’un taux de 4,7% par an entre 2004 et 2012, le rythme d’évolution du secteur non-agricole est passé à 2% entre 2013 et 2015, a affirmé le haut-commissaire au Plan. Il attribue ce ralentissement à la forte décélération des activités tertiaires qui constituent 66% de la valeur ajoutée non-agricole.
Avec une part de 32% de ces activités, les services financiers, immobiliers et les services rendus aux entreprises ont le plus contribué à cette décélération. Leur progression est passée de 5,9% en moyenne entre 2004 et 2012 à 1,8% en 2015.
Le haut-commissaire fait à ce propos observer que la principale source de relance des activités non agricoles, en l’occurrence la demande intérieure, peine aujourd’hui à croître.