Épreuve de force ?
On l’a répété à plusieurs reprises : l’affaire des enseignants stagiaires requiert raison et sagesse. Ni ces enseignants, ni le gouvernement n’ont intérêt à s’engager dans un bras de fer qui, au final, laisserait des stigmates. Cela, d’autant plus que certaines forces politiques, affichées ou à peine voilées, ne cachent pas leur opportunisme en poussant vers une logique d’affrontement plutôt que vers un dialogue constructif. On comprend bien l’élan de solidarité par des mouvements et courants politiques qui prônent la liberté d’expression, mais l’on déplore les tentatives qui visent à monter la sauce ! Comme dans le dossier des étudiants médecins, on disait que le gouvernement n’aurait pas dû faire valoir le principe de rétroactivité dans sa décision de revoir à la baisse la bourse des enseignants stagiaires. Car, il n’est point logique d’entamer une formation sur la base d’une bourse à 2.450 DH, pour se la voir amputée de moitié. Nous le ressassions pendant des mois, n’importe quelle réforme requiert la postériorité et non la rétroactivité et puis, ce n’est pas cette coupe sur la bourse de dix mille stagiaires qui réconfortera les finances de l’État. Cette mesure doit prendre effet à partir de la prochaine rentrée pour les nouveaux enseignants stagiaires qui intégreront alors ce cycle en connaissance de cause. S’agissant de l’embauche, il est clair que tous les Marocains doivent comprendre, une fois pour toutes, que le recrutement direct est révolu et que seule la méritocratie est prise en compte. Il faut enfin se féliciter que la raison commence à s’imposer face à la logique de l’épreuve de force, n’en déplaise aux nihilistes !