Maroc

TE Connectivity : Les détails du deal marocain

L’entreprise américaine a officiellement inauguré sa première unité de production au Maroc. Retour sur les négociations pour l’installation de ce major des composants électroniques de haute précision.

Le 20 janvier à Schaffhausen en Suisse, TE Connectivity (TE) annonçait ses résultats au titre du dernier trimestre 2015. Le même jour, le pôle automotive du géant américain lançait, officiellement, sa première unité de production en Afrique et au Maroc. Ce timing «est une pure coïncidence», affirme John Pryce, vice-président et DG de l’activité automotive pour l’Europe, Moyen-Orient et l’Afrique (EMEA). L’installation au Maroc de TE se fera en douceur. Pour cette première phase, l’investissement est de 38 millions de DH (4 millions de dollars), avant d’accélérer la cadence dans un deuxième temps, d’ici la fin de l’année.

Soutien à un «pionnier»
Latifa Echihabi, secrétaire général du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, a joué les VRP du Maroc, lors de cette inauguration. «Au moindre problème, je vous invite à prendre contact avec notre délégation à Tanger», insistait -elle en s’adressant aux responsables de TE. Le Maroc a déroulé le tapis rouge pour cet investissement classé «Pionnier». L’entreprise a bénéficié d’un soutien autour de 30% sur le montant global de l’investissement dans le cadre du fonds d’appui au Plan d’accélération industriel (PAI). «C’est une prime à l’investissement pour la réalisation du projet, en échange d’engagements de la part de l’entreprise en matière d’emploi», explique Echihabi. Et de préciser : «Cette prime est accordée uniquement aux projets pionniers. Ce projet industriel est aligné sur notre ambition du PAI. Il vise l’intégration industrielle avec davantage de pièces automobiles, produites localement. Pour l’heure, nous sommes sur du câblage technique. Dans la deuxième phase du projet, l’usine se lancera dans les produits de la connectique. Des pièces qui n’étaient pas produites au Maroc». L’importation de ce type de produits coûtait environ 3 milliards de DH, pesant ainsi sur la balance commerciale du pays.

Une rapide connexion
La prospection du côté de TE a démarré en septembre 2014. «Une équipe de l’entreprise est venue au Maroc, au dernier trimestre 2014, pour rencontrer les responsables du ministère de l’Industrie, de Tanger Free Zone (TZF) et les autorités locales», rappelle Pryce. Ces premiers contacts ont été concluants. «Le ministère était à la recherche de nouveaux investisseurs pour compléter l’écosystème du secteur automobile. Nous avons ainsi trouvé une entente mutuelle très rapidement», explique le DG de l’activité automotive de TE pour la région. L’écosystème automobile a été un facteur qui a facilité cette première installation de TE en Afrique. «Les autorités, le gouvernement et la TFZ nous ont apporté un support précieux pour cette installation», souligne-t-il. Janvier 2015, un mémorandum d’investissement a été signé entre TE et le ministère. L’installation s’est faite en un temps record. «L’usine a été construite et la production lancée en huit mois», se réjouit Pryce. Ce processus a été facilité par la connaissance du marché marocain. TE disposait déjà de clients au Maroc et d’entrepôts, du temps où elle s’appelait Tyco. «Nous avons des clients au royaume depuis plusieurs années. Dès 2009, nous avions nos propres entrepôts pour servir plus rapidement le marché marocain».

Pour la deuxième phase, TE promet de la lancer «rapidement, il sera question de mois». L’intérêt de cette étape est la montée en gamme dans la chaîne de valeur avec une production de câblage et produits connectés de pointe. Pour cette première année, les câblages sont destinés aux véhicules utilitaires (voitures, camions et bus). Cette première phase a permis la création de 120 emplois. «Cet effectif va doubler pour la prochaine phase», annonce Pryce. «Nous sommes venus au Maroc non pas pour rechercher une main-d’œuvre à faible coût, mais l’objectif principal est de nous rapprocher de nos clients», précise le DG de l’activité automotive. Et de rappeler : «Maintenant, nous avons un besoin d’être compétitifs dans le contexte de l’écosystème marocain et on doit composer avec cette donne».

Pour rappel, TE, anciennement Tyco Electronics, est une entreprise suisso-américaine de composants électroniques de haute précision, de solutions réseaux, de systèmes de télécommunication sous-marins, de systèmes sans fil et spécifiques. La société conçoit, fabrique et commercialise des produits dans de nombreux domaines industriels, dont l’automobile, les systèmes de communication et les appareils domestiques, les télécommunications, l’aérospatial, la défense et la marine militaire, le médical, l’énergie et l’éclairage. Aujourd’hui, le portefeuille comprend, non seulement, des connecteurs, mais également des relais, des capteurs, de la fibre optique, des composants sans fil et des écrans tactiles.



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