Maroc

talent sans frontières

Mahmoud Chouki : Musicien

Une chose est sûre.  Mahmoud Chouki fait de la musique sincère. Son talent lui vaut une belle participation à la première édition du Jazz sous l’arganier où il présente son nouvel album éponyme imprégné du Jazz du monde et de World music. Un bonheur pour les oreilles,  musicales ou non.

À chacun de ses passages sur scène, il marque les esprits tant son énergie et son charisme hypnotisent. Et dès la première note jouée pas sa guitare, on comprend qu’il va se passer quelque chose sur scène et pour cause, Mahmoud Chouki est un virtuose de la guitare. Une dextérité incroyable, une intuition musicale presque innée tout en se permettant de jouer à l’envers ou bien encore quelques acrobaties tellement il maîtrise son instrument qui l’accompagne depuis son plus jeune âge. «J’ai commencé la guitare à l’âge de 8 ans, au conservatoire de Larache. J’ai voulu faire de la batterie, ensuite du violon et c’est la professeur qui m’a poussé à opter pour la guitare.

À chaque fois que je passais devant la classe, les élèves avaient l’air de s’amuser, de rigoler. C’est grâce à ce professeur qui nous donnait des cours ludiques et drôles que je suis tombé amoureux de la guitare», explique le musicien, qui depuis maîtrise également «loutar» ou encore la mandoline. Il commence par une formation classique pour ensuite opter pour le flamenco, les musiques du Maroc, évoluer vers les musiques du monde pour faire la rencontre du jazz. «Je ne me considère pas comme jazzmen, je suis un compositeur et j’adore ce genre de musique puisque le jazz est une musique de liberté, la liberté de créer, la liberté de casser la mélodie pour voyager, inventer, improviser», précise celui qui, en parallèle avec ses études au conservatoire, intègre l’ensemble de guitare du Maroc et entame une tournée en Espagne où il remporte le premier prix international de guitare, tout en faisant partie de l’ensemble de musique orientale où il joue du Oum Kalthoum, Mohamed Abdel Wahab ou encore Marcel Khalifa et Fayrouz.

Il se nourrit de ses rencontres et de voyages, il joue même avec des Chiliens et Péruviens de la Salsa et de la musique traditionnelle des Andes, histoire de cultiver sa curiosité et sa pluridisciplinarité. Celui qui avoue avoir découvert le jazz grâce aux musiciens avec lesquels il a travaillé ou qu’il a rencontrés dans sa vie, se retrouve dans la World music. Son album est un voyage d’ailleurs à travers la musique où les mélodies et les sonorités embarquent tout un chacun dans les souvenirs, la nostalgie des beaux moments, le rêve. «Ce sont des compositions sur lesquelles j’ai travaillé pendant 4 ans. Plusieurs morceaux datent de 2001-2002. C’est né de la rencontre avec le grand batteur Karim Zyad, qui a fait toute la batterie de l’album.

Il a contribué aux arrangements des compositions. C’est né aussi de tous mes voyages des États-Unis au Qatar en passant par l’Europe», continue le musicien qui avoue avoir essayé de sortir un album en 2006, une tentative avortée puisque l’opus n’a pas vu le jour, mais la patience et le travail ont fini par payer et le concert de Mahmoud Chouki au Sofitel ce soir du lundi 28 décembre était une réussite. Le public séduit par le talent du jeune marocain a compris que l’édition du Jazz sous l’arganier promettait de belles surprises. Ledit musicien a livré un concert plein de grâce et d’élégance sublimé par les notes précises et passionnées du piano de Davy Grademange, par la groove charismatique de Youssef Bouchou et par la batterie lumineuse et bien présente de Daniel Yakou N’Guessan. «J’ai été agréablement surpris par l’accueil et le professionnalisme des organisateurs. Cette belle simplicité du festival qui fait partie de l’esprit d’Essaouira, un esprit culturel sans superficialité ni chichis. J’ai adoré joué, j’ai adoré revoir mes amis et collègues, Majid que je connais bien, Tarik Hilal que je connais depuis 20 ans et avec qui j’ai travaillé, les frères Souissi que j’écoute depuis tout petit.

C’était un bonheur et une très belle expérience», confie celui qui a eu comme maîtres Jorje Cardoso, Antonello Lexi, Tim Williams, Francisco Ortiz ou encore Juan Fallo. Il a également travaillé sur la musique du film «Whatever lola wants» de Nabil Ayouch et il est aussi directeur artistique de la Rencontre Orient-Occident au Château Mercier en Suisse avec qui il entre en studio en février pour enregistrer l’album de la résidence. Un talent à l’état pur, l’étalon pur-sang de la musique marocaine continue son chemin et souhaite promouvoir son album avec une tournée sur Rabat-Casablanca-Marrakech-Essaouira pour rencontrer son public et vulgariser les albums instrumentaux. «Je souhaite promouvoir les arrangeurs, les compositeurs, les auteurs, qui passent toujours derrière les chanteurs. Ces artistes méritent de briller aussi». Parole d’un musicien qui sait ce qu’il veut et surtout où il va…


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