Maroc

Psychothérapies innovantes : l’UPF veut former une nouvelle génération de “psys” mieux outillés

Pour mieux préparer les futurs psychothérapeutes aux défis du terrain, l’Université privée de Fès a organisé une journée de formation continue axée sur une approche interdisciplinaire. Au programme, retours d’expérience, découverte de techniques innovantes comme l’hypnothérapie, et réflexions sur les moyens d’outiller la nouvelle génération pour répondre aux besoins complexes en santé mentale.

Comment prendre en charge efficacement les pathologies psychiques complexes ? Cette question était au cœur de la première Journée scientifique de la formation continue en psychologie clinique, organisée récemment par l’Université privée de Fès. Placée sous le thème «Formation interdisciplinaire en psychothérapies : levier essentiel dans la promotion de la santé mentale», cet événement a rassemblé de nombreux psychologues et spécialistes de la santé mentale.

L’objectif principal de cette journée était d’identifier les défis auxquels sont confrontés les psychothérapeutes au Maroc et d’explorer des pistes pour aider les patients à bénéficier de la thérapie la plus adaptée à leur cas. Les discussions ont mis en lumière l’importance d’une approche interdisciplinaire dans la formation en psychothérapies pour promouvoir la santé mentale.

Lors de son allocution, Mohamed Ouazzani Jamil, vice-président de l’UPF, a souligné que cette journée s’inscrit dans le cadre des activités organisées par l’université dans une démarche d’ouverture sur les professionnels de diverses disciplines.

Cette approche vise à rapprocher les étudiants des experts de terrain, qui, grâce à leurs compétences, enrichissent les connaissances acquises durant le cursus universitaire, offrant ainsi un raccourci pédagogique aux apprenants.

La formation interdisciplinaire, pierre angulaire de l’expertise clinique
Intervenant lors de cette journée, Khadija Zaidi Aalouane, professeure en psychologie clinique, a mis en exergue l’importance de ces rencontres thématiques pour compléter la formation théorique des étudiants à travers des cas pratiques en psychothérapie.

«Pour les psychologues cliniciens, ce n’est pas le diagnostic clinique qui compte, ni de décrire la pathologie, mais c’est plutôt la façon dont on prend en charge le patient avec la psychothérapie la plus adaptée au cas clinique», a-t-elle souligné avec insistance.

Ses propos ont trouvé un écho favorable auprès des participants, soulignant l’impératif de dépasser une approche purement académique pour embrasser la complexité du terrain. Car au-delà des connaissances théoriques, c’est la capacité à choisir et mettre en œuvre la psychothérapie idoine qui fait la quintessence du métier de psychologue clinicien.

Le potentiel insoupçonné de l’hypnothérapie
Au cours de cette rencontre, les participants ont pu découvrir des approches thérapeutiques novatrices, à l’image de l’hypnose présentée par Jamal-Eddine Kohene, spécialiste en réanimation et anesthésie. Pratique ancestrale aux origines mystérieuses, l’hypnose fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt au sein du corps médical.

«C’est une expérience qui permet de passer du mode de fonctionnement caractérisé par la logique et la raison au mode de fonctionnement caractérisé par une sensorialité première», a expliqué le Dr Kohen, apportant un nouvel éclairage sur cette technique méconnue du grand public.

Car loin d’être un état de sommeil ou de rêve, l’hypnose constituerait en réalité un quatrième état physiologique à part entière. Le spécialiste a partagé des cas concrets où les Techniques d’activation de l’attention et la conscience (TAC) ont permis, par la voie de l’hypnose, de traiter certaines douleurs réfractaires. Une avancée thérapeutique prometteuse, d’autant que, comme l’a souligné le Dr Kohen, «l’hypnose n’est pas un médicament ou un miracle, mais une méthode qui aide les personnes à réveiller leurs ressources pour soulager ou faire disparaître une douleur».

Former une nouvelle génération de psys mieux outillés
Parmi les intervenants de renom, le Pr. Said Boujraf, de la Faculté de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire de Fès, a mis en relief les défis majeurs posés par la prise en charge des troubles psychologiques. Face à la diversité des pathologies et des besoins de soutien psychologique, aussi bien individuels qu’institutionnels, notamment dans le milieu scolaire, le traitement de ces affections constitue un véritable enjeu pour les professionnels.

Il a souligné dans ce cadre que des rencontres scientifiques pluridisciplinaires comme celle organisée par l’UPF revêtent une importance cruciale. Elles permettent, en effet, de rehausser la qualité de la formation prodiguée aux futurs spécialistes, plus à même de relever les défis complexes de la santé mentale.

À travers des témoignages concrets et des études de cas, cette journée a permis aux étudiants et jeunes professionnels d’appréhender les multiples facettes de la prise en charge psychologique. Un éclairage qui, combiné aux enseignements en salle de classe, constitue un bagage indispensable pour affronter avec expertise les défis de la pratique clinique.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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