Transition écologique : 43 MDH pour adapter les filières agricoles et forestières marocaines
En alliant formation, recherche, diffusion des savoirs et entrepreneuriat vert, un nouveau projet ambitieux pose les jalons d’une transition écologique inclusive et résiliente. Fruit d’un partenariat solide entre le Maroc et l’Union européenne, Ibtikar témoigne de l’engagement ferme du Royaume à relever les défis environnementaux actuels et futurs. Détails.
Au cœur de la transition écologique prônée par le Maroc, le projet Ibtikar vient consolider les efforts du Royaume dans la formation, la recherche et l’entrepreneuriat durable. Financé par l’UE à hauteur de 43 millions de dirhams dans le cadre du programme Al Ard al khadraa, ce projet de trois ans et demi répond aux enjeux cruciaux de durabilité et d’inclusion socio-économique des secteurs agricole et forestier.
Face à l’urgence climatique, la coopération renforcée entre le Royaume et les partenaires européens permettra de former une nouvelle génération d’acteurs économiques conscients des enjeux environnementaux et porteurs de solutions innovantes. En signant le projet Ibtikar, d’un montant de 43 millions de dirhams (4 millions d’euros), le Maroc et l’UE renforcent leur coopération dans la lutte contre le changement climatique. Ce nouveau partenariat vise à adapter la formation et la recherche marocaines, tant agricoles que forestières, aux défis de la transition écologique.
Préparé pour les défis à venir
«L’appui au système de formation et de recherche vise à préparer les nouvelles générations à faire face de manière plus efficace aux dérèglements climatiques, à la régénération des ressources, à la préservation de la biodiversité et à l’entrepreneuriat vert», déclare Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l’UE au Maroc. Le projet Ibtikar réunira quatre établissements d’excellence : l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, l’Institut national de la recherche agronomique, l’École nationale d’agriculture de Meknès et l’École nationale forestière d’ingénieurs. Ensemble, ils travailleront à adapter les cursus aux enjeux environnementaux en formant de futurs décideurs, ingénieurs, enseignants et chercheurs compétents en matière d’agriculture et de sylviculture durables.
Un cadre renforcé pour la recherche collaborative
En consolidant un cadre de recherche collaborative orienté vers le climat, le projet favorisera la co-construction et la validation de résultats visant à assurer la durabilité des systèmes alimentaires et forestiers.
«Ce partenariat témoigne de notre engagement pour une agriculture durable et résiliente», souligne Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture.
La diffusion des savoirs et l’accompagnement à l’entrepreneuriat vert seront également au cœur du projet. Des modules de formation continue sur l’entrepreneuriat, autour des filières durables et un dispositif d’incubation, permettront d’encourager l’émergence de nouvelles activités respectueuses de l’environnement.
Un appui de taille au Plan Maroc Vert
S’inscrivant dans le Programme Al Ard al khadraa-Terre verte, de 115 millions d’euros et financé par l’UE, Ibtikar contribuera aux objectifs de durabilité et d’inclusion socio-économique des politiques «Génération Green» et «Forêts du Maroc». Il se déploiera dans quatre régions agroforestières pilotes touchées de plein fouet par le stress climatique.
Pierre angulaire du projet: l’adaptation des cursus d’enseignement
L’adaptation des cursus d’enseignement constitue la pierre angulaire d’Ibtikar. En formant une nouvelle génération d’acteurs agro-forestiers aux pratiques durables et résilientes face au changement climatique, le projet jette les bases d’une transition pérenne.
Cette approche novatrice permettra non seulement d’ancrer les bonnes pratiques environnementales, mais aussi de préparer les futurs professionnels aux défis complexes liés au réchauffement climatique.
Par ailleurs, le projet mise sur un cadre de recherche collaborative orienté vers les enjeux écologiques. En stimulant la co-construction et la validation des résultats scientifiques, le projet favorise l’émergence de solutions adaptées aux réalités locales.
Cette synergie entre chercheurs, agriculteurs et forestiers garantit la pertinence et la durabilité des systèmes alimentaires et forestiers marocains. La diffusion des connaissances et l’accompagnement des acteurs constituent un autre axe prioritaire. En vulgarisant les itinéraires techniques adaptés à la transition verte, Ibtikar crée un terreau fertile pour l’adoption massive de pratiques respectueuses de l’environnement. Cette démocratisation des savoirs favorise l’inclusion et l’autonomisation des communautés rurales, garantes de la préservation des ressources naturelles. Enfin, le volet entrepreneurial d’Ibtikar ne doit pas être négligé. En incubant des projets innovants autour des filières de production et de consommation durables, le programme encourage l’émergence d’une économie verte créatrice d’emplois et de richesses.
Cette approche holistique, alliant formation, recherche et entrepreneuriat, assure une transition écologique pérenne et inclusive. Au-delà de ses retombées économiques et environnementales, l’initiative témoigne de la solidité des relations Maroc-UE. En s’inscrivant dans les stratégies nationales «Génération Green» et «Forêts du Maroc», le projet confirme l’engagement de l’UE à soutenir les ambitions de développement durable du Royaume. Cette coopération fructueuse renforce la position du Maroc comme acteur clé de la lutte contre le changement climatique en Afrique. Cependant, la réussite d’Ibtikar requiert de relever plusieurs défis. D’une part, l’appropriation effective des nouvelles formations par les bénéficiaires s’avère cruciale pour assurer l’ancrage durable des bonnes pratiques. D’autre part, la pérennisation du financement de la recherche collaborative constitue un enjeu majeur pour garantir la continuité des efforts engagés.
Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO