Maroc

Inflation : une progression maîtrisée sur les 9 premiers mois

L’inflation poursuit son ralentissement au Maroc. Selon le Haut-Commissariat au Plan, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,9% sur les neuf premiers mois de 2025, confirmant la tendance à la modération observée depuis le début de l’année. Cette évolution, conforme aux prévisions de Bank Al-Maghrib, traduit une stabilisation des prix après deux exercices marqués par de fortes tensions. La hausse reste principalement tirée par les produits alimentaires, alors que le transport recule nettement et que plusieurs divisions, comme la santé et la communication, demeurent stables.

L’inflation se calme, mais ne disparaît pas. Selon les dernières données du Haut-commissariat au plan (HCP), l’Indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une hausse moyenne de 0,9% sur les neuf premiers mois de 2025 par rapport à la même période de 2024. Ce niveau concorde avec les prévisions de Bank Al-Maghrib pour l’ensemble de l’année (+1%).

Cette évolution reste modérée, marquant une stabilisation progressive des prix après deux années plus agitées. Les produits alimentaires demeurent le principal moteur des hausses. Leurs prix continuent d’augmenter, mais à un rythme modéré.

Sur les neuf premiers mois de 2025, la hausse atteint 1,5%. Cette progression s’explique par la reprise des prix des légumes, la hausse des viandes, et le renchérissement des produits laitiers. Les boissons alcoolisées et le tabac enregistrent une forte hausse de 3,3%. Ils contribuent ainsi au maintien d’un niveau général de prix élevé dans les biens de consommation courante.

En revanche, certains produits ont freiné cette inflation alimentaire. Les prix des huiles et graisses et des poissons se sont stabilisés, tandis que les boissons rafraîchissantes et les jus ont légèrement reculé. Ainsi, dans l’ensemble, le panier alimentaire reste sous contrôle, soutenu par des approvisionnements réguliers et des conditions climatiques relativement favorables pour les récoltes locales.

Les produits non alimentaires affichent une stabilité générale
Les produits non alimentaires progressent, pour leur part, de 0,5% sur la même période, confirmant la tendance à la modération. Les articles d’habillement et chaussures augmentent de 0,9%, tirés par la demande post-estivale et la hausse du coût des matières premières.

Le poste logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles grimpe de 2,2%. Une croissance qui reflète la hausse du coût énergétique et des loyers. Les restaurants et hôtels affichent, de leur côté, la plus forte hausse du secteur, avec +3,6%, portée par la reprise du tourisme et la hausse des charges d’exploitation. À l’opposé, le transport recule nettement, avec une baisse moyenne de 3,0% sur les neuf premiers mois.

Ce recul s’explique par la baisse des prix des carburants et le ralentissement des déplacements interurbains. Les divisions communication, loisirs et culture, et santé, eux, restent quasiment stables, révèlent les chiffres du HCP. Ce qui traduit une relative accalmie dans les dépenses non essentielles.

Des écarts marqués entre les villes
L’évolution de l’IPC varie selon les régions. Certaines villes enregistrent une inflation supérieure à la moyenne nationale, d’autres une hausse plus contenue. Les plus fortes progressions sont observées à Fès (+2%), Guelmim (+1,8%) et Kénitra (+1,6%). Ces villes connaissent une hausse sensible du coût de la vie, liée notamment aux prix des produits alimentaires et du logement.

À Casablanca et Rabat, la hausse reste plus modérée, autour de 1 à 1,1%, reflétant une meilleure régulation des circuits de distribution et une concurrence plus soutenue entre enseignes. Les plus faibles progressions sont relevées à Oujda (+0,3%), Meknès (+0,8%) et Al Hoceima (+0,7%). La diversité des structures économiques locales, des loyers et du pouvoir d’achat explique ces écarts entre territoires.

Par ailleurs, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les tarifs réglementés, montre une évolution plus contenue. Sa hausse limitée traduit un ralentissement des pressions internes, notamment sur les produits manufacturés. La baisse des prix du transport et la stabilité du marché alimentaire contribuent à préserver le pouvoir d’achat des ménages, même si certaines catégories sociales restent exposées à la hausse du coût du logement et des services.

Le HCP note également une stabilité des prix dans les divisions liées à la santé et à la communication, signe d’une économie qui absorbe mieux les chocs extérieurs. Avec une inflation limitée à 0,9% sur neuf mois, le Maroc affiche l’une des progressions les plus maîtrisées de la région.

Cette performance tient à une combinaison de facteurs : baisse du coût des carburants, stabilité de l’offre alimentaire et politique budgétaire prudente. Mais cette accalmie pourrait rester fragile. Le pays demeure exposé à la volatilité des prix mondiaux de l’énergie et à la dépendance partielle aux importations agricoles.

Les prochains mois seront déterminants pour confirmer cette tendance, notamment selon l’évolution de la campagne agricole et des marchés internationaux. En attendant, si l’inflation s’essouffle, la vigilance reste de mise. Car derrière les chiffres, chaque dirham compte encore dans le panier du consommateur marocain.

Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO



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