Office des changes: Driss Benchikh expose sa stratégie 2025-2029 (VIDEO)

Dans une logique de proximité institutionnelle, l’Office des changes a présenté, jeudi à Casablanca, sa stratégie 2025-2029 aux membres de la fédération Tijara. Une rencontre-débat marquée par un dialogue direct entre administration et opérateurs du secteur de la distribution. Au programme : simplification des procédures, digitalisation accrue et gouvernance data-driven, signes d’une administration en pleine mutation.
Casablana a abrité jeudi une rencontre-débat dont l’objectif était de présenter la stratégie 2025-2029 de l’Office des changes devant les membres de la Fédération nationale des métiers de la distribution et de l’industrie des produits de grande consommation (Tijara). Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de «proximité institutionnelle» entre une administration clé et des opérateurs économiques qui représentent, ensemble, un chiffre d’affaires cumulé de 100 milliards de dirhams (MMDH). Et c’est Driss Benchikh, directeur général de l’Office des changes, qui a assuré la présentation du plan stratégique.
Face aux représentants des entreprises du secteur de la distribution, il a posé un cadre clair : «Cette rencontre s’inscrit dans un processus d’échange et de partage avec l’écosystème de l’Office des changes : fédérations, opérateurs économiques…».
Et de rappeler que «c’est une stratégie qui a été élaborée en concertation avec tous les opérateurs économiques, les banques, la CGEM…».
Dans cet esprit, il a insisté sur la fenêtre ouverte à toute proposition d’amélioration. D’ailleurs, la rencontre s’est soldée par un échange au cours duquel les opérateurs ont partagé leurs problématiques, auxquelles l’Office des changes a immédiatement répondu.
Pour sa part, Ali Tazi, président exécutif de Tijara a loué cette démarche : «Aujourd’hui, nous avons eu le plaisir de recevoir le directeur général de l’Office des changes, M. Driss Benchikh, qui nous a fait l’honneur de partager avec nous un moment convivial… Cet exercice s’inscrit dans les différentes rencontres que nous organisons au profit des membres de Tijara… Ceci reflète aussi l’ouverture d’esprit et de l’administration envers le tissu économique marocain», nous a-t-il confié.
Tazi a également rappelé que Tijara représente le secteur de la distribution, au cœur de la consommation marocaine, et que ces échanges rapprochent les membres «de l’administration, que ce soit la douane, l’Office des changes ou encore la Direction générale des impôts».
Lors de cette rencontre, Moncef Belkhayat, président d’honneur de Tijara, a apporté son témoignage. Il a souligné le rôle majeur de l’Office des changes dans l’exportation des entreprises membres, saluant «l’ouverture aux opérateurs économiques» dont cette administration fait preuve. Un témoignage qui agrémente l’approche technique de la stratégie d’une dimension de confiance.
Les six axes d’une stratégie ambitieuse
La stratégie exposée aux membres de Tijara est structurée, pour rappel, autour de six axes. Le premier est relatif à la réglementation des changes. L’objectif est de simplifier, assouplir et faciliter la réglementation. Le mot d’ordre est de concevoir une réglementation «simple, accessible et lisible» pour l’opérateur, afin de fluidifier les opérations internationales. Dans ce volet, formation et sensibilisation des opérateurs prennent également place.
Le deuxième axe porte sur le contrôle des opérations des changes. En nouveauté, l’Office proposera une approche de contrôle intelligent reposant sur l’intelligence artificielle : recoupements automatiques, ciblage des zones à risque, échange de données internationales. L’objectif est clair : mieux prévenir et mieux détecter, sans entraver l’activité légitime.
Le troisième axe est celui des statistiques de l’échange extérieur. L’Office devient non seulement un régulateur mais aussi un producteur de data stratégique : balance des paiements, position extérieure globale… Il s’agit de faire du Maroc une référence régionale, mais aussi d’accompagner les opérateurs pour qu’ils exploitent cette data dans leurs négociations internationales.
Le quatrième axe concerne les relations usagers. Ici, le défi est la modernisation du lien usager : digitalisation, simplification, une plateforme SMART optimisée. Actuellement 60% des demandes d’autorisation sont digitalisées. La cible est d’atteindre 90% d’ici 2029.
Le cinquième axe de la stratégie 2025-2029 de l’Office des changes porte sur la digitalisation et la gouvernance de la donnée. Pour la première fois, une structure interne dédiée à la gouvernance de la donnée sera créée. L’Office veut fiabiliser ses bases de données, renforcer la sécurité des systèmes informatiques et exploiter la masse d’informations déjà collectée. C’est un saut qualitatif vers une institution data-driven.
Le sixième axe, enfin, couvre le volet de la gouvernance institutionnelle et les ressources humaines. Au-delà des systèmes, le plan touche les conditions de travail au sein de l’Office, avec une attention particulière portée aux équilibres humains (hommes/femmes), au management interne et à la gouvernance. La finalité est de donner à l’Office des conditions de fonctionnement à la hauteur de ses ambitions.
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO