Urbanisme : Casablanca lance le projet “Al Wahda Al Ifriquia”, futur pôle métropolitain de Ben M’Sick
Le Conseil communal de Casablanca mise sur un nouveau projet urbain structurant pour redynamiser l’arrondissement de Ben M’Sick. S’étendant sur quinze hectares, «Al Wahda Al Ifriquia» se veut un catalyseur de développement social et économique, intégrant une agora centrale, des espaces verts et des activités tertiaires.
Au cœur de l’un des arrondissements les plus denses de la capitale économique, un projet d’envergure est en train de voir le jour. Le futur pôle urbain «Al Wahda Al Ifriquia» ambitionne de transformer Ben M’Sick en un espace moderne et dynamique, conciliant mixité fonctionnelle, mobilité douce et qualité environnementale.
Implanté sur quinze hectares à la jonction du boulevard Mohammed VI, de la rocade urbaine Al et de l’avenue Abdellah Senhaji, le site bénéficie d’une accessibilité stratégique. Il sera desservi par la ligne T3 du tramway et par les lignes L079 et L011 du réseau de bus, facilitant la connexion avec les autres quartiers de Casablanca.
Conçu autour d’une agora centrale piétonne, le projet s’articule en huit lots économiques destinés à accueillir des activités tertiaires, commerciales et de services. L’ensemble intègrera également des équipements publics – école, lycée, complexe sportif, mosquée et espaces culturels – ainsi qu’une promenade verte ouverte au public.
Un espace de vie durable et inclusif
L’esprit du projet repose sur la création d’un lieu de vie ouvert et interactif, où les habitants pourront se rencontrer, travailler et se détendre. L’«Agora», espace central du dispositif, sera entourée de bandes piétonnes, cyclables et techniques, séparées par des jardinières et des assises ombragées.
L’aménagement prévoit une large canopée végétale formée de platanes, pour offrir fraîcheur et sérénité dans un environnement urbain dense. Le stationnement y sera totalement souterrain, afin de préserver la continuité des espaces publics et de favoriser les mobilités douces.
Sur le plan environnemental, près de 40.000 m² d’espaces publics – minéraux et végétalisés – seront aménagés, dont 2.000 m² dédiés aux allées commerciales et au périmètre vert de l’agora. Le projet se distingue aussi par son coefficient d’occupation des sols (COS) fixé à 2 et un coefficient d’utilisation des sols (CUS) global de 29,5 %. Cette répartition spatiale permettra un équilibre entre densité urbaine et qualité de vie.
Un levier de développement économique et social
Lancé sous la forme d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI), le projet entre dans sa première phase opérationnelle. Le dossier de présélection des candidats est prévu entre novembre et décembre 2025, suivi de la sélection technico-financière des promoteurs entre janvier et février 2026. Les investisseurs retenus devront démontrer leurs capacités financières, humaines et techniques pour porter un ou plusieurs lots immobiliers.
À terme, «Al Wahda Al Ifriquia» devrait générer plus de 20.000 emplois directs et indirects, consolidant la vocation économique du territoire. Ce chantier s’inscrit dans la vision du Conseil communal de Casablanca, qui vise à équilibrer le développement entre les pôles urbains et à stimuler l’investissement local dans les arrondissements périphériques.
«L’objectif est de créer un lieu de vie dynamique, accessible à tous, conçu en faveur des interactions sociales tout en intégrant pleinement le concept de mobilité douce», lit-on dans le dossier d’appel à manifestation d’intérêt obtenu par Les Inspirations Éco.
Gouvernance et cadre institutionnel
Le plan d’aménagement de Ben M’Sick, homologué par le décret n° 2.22.1041 du 26 janvier 2023, a affecté l’assiette foncière du site à une zone de projet urbain PU1. L’ouverture à l’urbanisation est conditionnée par une étude validée par une commission préfectorale, réunissant le gouverneur, le directeur de l’Agence urbaine de Casablanca, le président du Conseil communal et celui de l’arrondissement.
Cette approche marque une volonté claire de nouvelle gouvernance urbaine, fondée sur la concertation et la transversalité des politiques publiques. Le projet se veut ainsi un modèle d’intégration territoriale, où la planification urbaine, l’investissement privé et l’action publique s’articulent au service d’une même ambition, celle de faire de Ben M’Sick un pôle métropolitain à haute valeur ajoutée.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO
