Discours royal : les partis saluent le message du Roi

Le discours du Roi Mohammed VI à l’ouverture de l’année parlementaire a suscité une pluie de réactions. La majorité gouvernementale y voit une feuille de route claire pour accélérer le développement territorial et social, tandis que l’opposition pointe les lenteurs de l’exécutif.
Sous la coupole du Parlement, S.M le Roi Mohammed VI a appelé à un sursaut collectif au service du développement. Le Roi a rappelé que la justice sociale et territoriale, la cohésion sociale et la bonne gouvernance demeurent les repères indispensables de toute politique publique efficace. Dès le lendemain, les principales formations politiques ont réagi, chacune selon son ancrage et sa lecture du moment politique.
La majorité s’alignent sur la feuille de route royale
Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a publié un communiqué détaillé affirmant que «le gouvernement se penche déjà sur une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégrés au projet de Loi de finances 2026». Le parti y souligne «la précision des orientations stratégiques» et réaffirme que «le Maroc émergent et solidaire ne peut se construire que par le travail collectif et la primauté de l’intérêt national».
Pour les dirigeants du parti de la colombe, «le discours du Roi consacre une étape nouvelle dans la construction d’un modèle économique fondé sur la convergence des territoires et la mobilisation des acteurs locaux».
Dans le même esprit, le Parti authenticité et modernité (PAM) a salué «la forte teneur et les orientations stratégiques du discours royal». Lors d’une rencontre tenue à Rabat, Fatima Saâdi, membre de la direction collégiale, a estimé que «les propos du Souverain constituent une feuille de route claire pour un développement national global». Elle a rappelé que le Roi a placé au cœur de son message «l’unification des efforts des grands programmes et leur complémentarité, ainsi que le renforcement du développement des zones montagneuses, des oasis, du littoral et des centres ruraux émergents».
Le PAM dit «adhérer de manière sérieuse et responsable à la concrétisation de cette vision d’un Maroc solidaire et soudé, fondé sur l’égalité des chances et la répartition équitable des fruits du développement». Le Parti de l’Istiqlal, par la voix de son secrétaire général Nizar Baraka, a également mis en avant la profondeur du message royal. Devant les parlementaires du parti, il a salué « un discours qui réaffirme la force des institutions et la solidité de la volonté nationale».
Nizar Baraka a repris le concept évoqué par le Roi de «Maroc ascendant», précisant que «ce Maroc ascendant n’est pas seulement économique mais aussi social». Il a ajouté que « la réussite du projet royal suppose un changement de mentalité et une nouvelle manière de concevoir l’action publique». Le chef de file istiqlalien a enfin exhorté les élus à «aller à la rencontre des citoyens, notamment dans les zones montagneuses et les oasis, afin de rendre visibles les effets concrets des politiques publiques».
Une opposition critique
Du côté de l’opposition, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) s’est réuni dans la soirée du discours pour dresser son propre bilan de la situation. Le communiqué publié à l’issue du conseil politique évoque un engagement constant dans une opposition nationale, progressiste et responsable.
Son secrétaire général, Mohamed Nabil Benabdallah, a remercié les parlementaires pour leur travail et appelé à renforcer la présence du parti dans les institutions. Mais le ton du Parti du progrès et du socialisme s’est affirmé davantage le lendemain, à travers une déclaration publiée sur ses réseaux officiels où il estime que «le gouvernement actuel demeure incapable de résoudre les problèmes fondamentaux qui affectent notre pays et notre peuple» et réaffirme sa détermination à poursuivre son engagement pour «un Maroc de justice, de démocratie et de dignité».
En dehors du cadre parlementaire, la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, a également réagi au discours royal. Elle a déclaré espérer «qu’il ne tombera pas dans les oreilles d’un sourd», estimant que «le message est passé» et que «chacun doit désormais assumer ses responsabilités». Tout en saluant la teneur du discours, elle a adressé un reproche à la classe politique qu’elle juge éloignée des réalités sociales, affirmant que «beaucoup d’élus ne se soucient pas des maux de notre nation».
Ce qui est certain, c’est que tous les acteurs politiques, qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition, reconnaissent la centralité du diagnostic posé, celui d’un développement plus équilibré, d’une gouvernance plus efficace et d’une participation citoyenne renforcée. Le véritable enjeu réside désormais dans la capacité des partis à transformer cette adhésion verbale en engagements concrets, à l’heure où la Loi de finances 2026 devra donner corps à la nouvelle génération de programmes territoriaux évoquée par le Souverain.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO