Maroc

Agriculture : l’Inde accroît ses importations d’engrais

Alors que l’Inde cherche à sécuriser son approvisionnement en engrais face au repli annoncé des exportations chinoises, le Maroc s’impose comme un partenaire de premier plan. Avec des exportations en hausse, le Royaume devient le troisième fournisseur de New Delhi dans ce secteur stratégique, derrière la Russie et l’Arabie Saoudite. Une montée en puissance qui illustre la recomposition des équilibres mondiaux sur un marché sous tension, où dépendance extérieure et ambitions d’autosuffisance s’entrecroisent.

Le Maroc a exporté l’équivalent de près de 578 millions de dollars d’engrais vers l’Inde au cours des sept premiers mois de l’année, selon des données du ministère indien du Commerce et de l’Industrie. Ces ventes, en hausse de plus du double sur un an, propulsent le Royaume au troisième rang des fournisseurs de New Delhi dans ce secteur stratégique.

Une dépendance stratégique
Cette montée en puissance des exportations marocaines s’inscrit dans un contexte de recomposition du marché mondial. La Chine, longtemps principal fournisseur de l’Inde, prévoit en effet de restreindre ses exportations d’engrais dès octobre. Une décision qui pousse New Delhi à diversifier ses sources d’approvisionnement tout en misant sur le développement local.

«L’objectif est d’assurer l’autosuffisance et même de devenir exportateur, notamment dans les engrais spécialisés», explique Rajiv Chakraborty, président de l’Association indienne des industries d’engrais solubles (SFIA).

Les premiers produits développés sur le sol indien pourraient être commercialisés d’ici deux ans, affirme-t-il, insistant sur la nécessité de technologies « respectueuses de l’environnement » et moins dépendantes de savoir-faire importés.

L’Inde, deuxième consommateur mondial d’engrais, continue toutefois de s’appuyer principalement sur la Russie. En juillet, les importations indiennes en provenance de ce pays ont atteint leur plus haut niveau depuis la mi-2023, avec 281 millions de dollars d’achats sur le seul mois, soit le double de l’année précédente.

Sur la période allant de janvier à juillet, les livraisons russes se sont élevées à 1,3 milliard de dollars, en hausse de 40 % sur un an. Moscou reste ainsi le premier fournisseur, devant l’Arabie Saoudite (885 millions de dollars) et le Maroc. En attendant, la dépendance extérieure pèse sur le marché domestique.

En effet, il semble que les producteurs indiens d’engrais spécialisés ont peiné à couvrir la demande en septembre, provoquant une flambée des prix. Une situation qui incite les importateurs à sécuriser de nouveaux partenaires face à la réduction attendue des exportations chinoises.

M.O / Les Inspirations ÉCO



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