Marrakech : les monuments historiques en pleine renaissance après le séisme d’Al Haouz

Remarquablement préservée malgré les secousses de septembre 2023, Marrakech s’attelle à un chantier d’envergure pour restaurer son patrimoine historique. La ville ocre, dont les joyaux architecturaux ont résisté au drame, engage désormais une réhabilitation minutieuse, alliant savoir-faire ancestral et normes parasismiques internationales.
Au lendemain du séisme, le ministère de la Culture avait lancé un programme d’urgence afin d’évaluer les dégâts, sécuriser les structures fragilisées et rouvrir rapidement les sites au public. Grâce à ces interventions rapides, les visiteurs pouvaient de nouveau accéder dès octobre 2023 aux Palais El Badii et El Bahia, aux tombeaux Saâdiens, aux musées et aux remparts, touchés mais jamais effondrés.
Des chantiers techniques et délicats
La restauration de ces monuments a été confiée à des sociétés spécialisées, mobilisant artisans et maâlems pour préserver le cachet unique des lieux. Une mission exigeante, comme le rappelle Hasna El Haddaoui, conservatrice du Palais El Badii.
Selon elle, l’édifice, partiellement endommagé, a d’abord nécessité des interventions d’urgence – déblaiement, consolidation des fissures – avant d’engager un vaste programme de réhabilitation de 31,7 millions de dirhams.
Elle souligne la complexité des travaux sur un patrimoine séculaire, qui impose la participation conjointe de bureaux d’études, laboratoires, techniciens, historiens et conservateurs. Des commissions multidisciplinaires définissent ainsi le cahier des charges en amont de chaque étape. Aujourd’hui, les travaux, programmés sur 18 mois, ont déjà atteint un taux d’avancement de 40%.
Bahia : un joyau rouvert malgré les blessures
Le Palais Bahia a lui aussi subi des fissures et l’effondrement partiel du grand riad et du menzah. Mais, comme le relève sa conservatrice Hanane Labchir, le site a rouvert ses portes à peine un mois après le séisme grâce à des interventions d’urgence. Une étude approfondie, menée sur un an, a permis d’établir le plan de réhabilitation complet.
Celui-ci porte aussi bien sur la structure que sur les jardins, les murailles et les pavillons. Un an après le début des travaux, le chantier affiche un taux d’avancement de 30%, preuve d’un effort constant pour rendre à ce monument emblématique tout son éclat.
S.N. / Les Inspirations ÉCO