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Attijariwafa bank : un message fort envoyé, avec l’absorption de Borj Attijari

En ramenant sa filiale Borj Attijari dans son giron, Attijariwafa bank poursuit une stratégie de simplification et de recentrage. Cette opération interne, qui vise à intégrer pleinement un actif immobilier structurant au sein de Casablanca Finance City, reflète la volonté du groupe de clarifier son organisation et de renforcer la cohérence de sa gouvernance, sans modifier son périmètre capitalistique.

C’est une décision qui passera probablement inaperçue aux yeux du grand public, mais qui en dit long sur la stratégie de gouvernance d’Attijariwafa bank. Le groupe a lancé une opération de fusion-absorption de sa filiale Borj Attijari, détenue à 100%. L’assemblée générale extraordinaire appelée à valider l’opération se tiendra le 23 juin 2025.

En apparence purement administrative, cette fusion vise en réalité à rationaliser la structure immobilière du groupe et à renforcer la cohérence de ses actifs non bancaires. Créée en 2016, Borj Attijari avait pour vocation de piloter la réalisation d’un immeuble emblématique au sein de Casablanca Finance City (CFC), destiné à accueillir les entités du groupe.

Ce projet désormais finalisé, la filiale n’avait plus vocation à fonctionner comme entité indépendante. Son intégration dans le périmètre social d’Attijariwafa bank répond donc à une logique de simplification parfaitement assumée.

Gouvernance dans la cohérence
Dans le contexte actuel, les grandes institutions financières sont appelées à gagner en transparence et à renforcer la lisibilité de leur organisation. En absorbant Borj Attijari, Attijariwafa bank supprime une strate juridique devenue désuète. Ce geste de clarification organisationnelle s’inscrit dans une tendance plus large chez les grands groupes, visant à éviter les empilements de structures et à recentrer la gestion sur les actifs stratégiques. Ce choix renforce également le contrôle direct du groupe sur un patrimoine immobilier de premier ordre.

L’immeuble de CFC n’est plus une opération de développement, c’est désormais un actif à gérer, à valoriser, à entretenir. Le faire depuis le cœur du groupe, sans entité interposée, permet une meilleure cohérence dans la prise de décision, une plus grande efficacité opérationnelle, et une meilleure transparence pour les parties prenantes.

Sur le plan financier, l’opération est maîtrisée et n’engendre aucun changement pour les actionnaires. Borj Attijari étant déjà une filiale intégrée aux comptes consolidés, l’opération ne modifie ni le capital social ni les résultats du groupe. Aucun nouvel actionnaire, aucune dilution, aucun impact boursier. Le transfert du patrimoine immobilier, valorisé à 1,2 milliard de dirhams, s’accompagne d’une reprise des engagements et du passif associés, pour un montant équivalent.

L’opération ne vise donc pas une création de valeur immédiate, mais plutôt une rationalisation de la structure juridique. Une prime de fusion de 8,87 millions de dirhams sera inscrite dans les comptes, matérialisant la différence comptable entre les actifs repris et la valeur des parts détenues.

Conformément à la réglementation en vigueur, le prospectus de fusion a été visé par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Ce type d’opération, en apparence technique, constitue un signal important. Attijariwafa bank donne la priorité à la cohérence de sa structure et à l’efficacité de sa gouvernance.

Un signal fort
En intégrant une filiale devenue passive, le groupe bancaire montre sa volonté de maîtriser l’ensemble de sa chaîne de valeur, y compris dans des domaines souvent secondaires dans l’analyse financière, comme l’immobilier. Aucune restructuration, aucun changement de stratégie n’est prévu à court terme. Mais l’absorption de Borj Attijari témoigne d’un pilotage rigoureux des périmètres internes et d’une vision long terme d’un groupe qui consolide ses fondations, renforce sa lisibilité et prépare le terrain pour une nouvelle phase de croissance, plus sobre et plus intégrée.

Immobilier d’entreprise, une gestion intégrée

Ce mouvement s’inscrit aussi dans une tendance plus vaste de gestion active du patrimoine immobilier au sein des groupes bancaires. Les tours, campus ou sièges ne sont plus seulement des supports fonctionnels, ce sont des actifs à part entière, générateurs de coûts mais aussi de valeur.

Dans ce contexte, Attijariwafa bank semble vouloir centraliser la gouvernance de ses immeubles structurants, renforcer leur pilotage et éviter la dilution des responsabilités. La fusion avec Borj Attijari permet à la banque d’avoir une vue directe sur les flux associés à ce bien, d’optimiser les arbitrages financiers liés à son usage ou à sa valorisation, et de renforcer l’agilité de son pôle immobilier, sans sacrifier la stabilité de ses opérations.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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