Edito. Approche durable
Il faut le reconnaître, l’apurement des crédits de TVA connaît depuis plusieurs années une amélioration sensible. Au point que les délais de remboursement se sont nettement réduits. Ils atteignent aujourd’hui une moyenne de deux mois.
Le volume remboursé progresse également de manière significative, puisqu’il a franchi la barre des sept milliards de dirhams (MMDH) au dernier pointage (fin avril 2025). En 2024, les remboursements avaient atteint un niveau record de 18,72 milliards. C’est dire l’effort soutenu du Trésor pour apurer les arriérés et répondre aux attentes des entreprises. Ceci dit, estimé à 32,8 MMDH, le volume correspondant demeure toujours important.
Ces créances, bien que partiellement apurées, continuent de peser sur les trésoreries des entreprises, notamment celles des grandes structures publiques. Le recours au factoring, en particulier depuis la convention conclue en 2018 avec les banques, a permis de mobiliser une première tranche de 11 milliards, avec un remboursement étalé sur dix ans.
Ce montage, bien qu’ayant apporté une solution ponctuelle, ne sera pas reconduit. Or, pour les sociétés d’affacturage, les avances sur crédits de TVA sont devenues un produit courant, porté par la fiabilité croissante des remboursements du Trésor. Toujours est-il que la persistance des arriérés trouve son origine dans des choix structurels (taux différenciés, secteurs exclus du champ de la TVA, restrictions de déductibilité).
Autant de facteurs qui, cumulés, ont contribué à l’accumulation de créances, en particulier pour les entreprises les plus investies. Si la régularité et la visibilité des remboursements sont désormais mieux assurées, il reste à inscrire cette évolution dans une approche durable, alliant traitement budgétaire cohérent, réforme du cadre réglementaire et gestion proactive des flux fiscaux.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
