Sécheresse : Cosumar muscle sa stratégie verte pour une filière sucrière plus résiliente

Alors que le Maroc continue de faire face à une sécheresse structurelle, Cosumar redouble d’efforts pour maintenir la performance de la filière sucrière tout en renforçant la durabilité de ses pratiques agricoles et industrielles. Entre irrigation de précision, digitalisation, accompagnement des agriculteurs et valorisation des coproduits, le groupe déploie un éventail d’initiatives concrètes pour concilier production et préservation des ressources.
En 2024, Cosumar a emblavé plus de 40.000 hectares en betterave à sucre et en canne à sucre, soit une hausse de plus de 50% par rapport à l’année précédente. Une performance rendue possible malgré un début de saison marqué par un déficit pluviométrique, et qui témoigne de la solidité du partenariat entre le groupe et ses 80.000 agriculteurs partenaires.
Cette dynamique repose sur un accompagnement étroit, l’adoption de semences sélectionnées pour leur résistance au stress hydrique, et un dispositif de préfinancement de 500 millions de dirhams pour couvrir semences, engrais et autres intrants agricoles.
L’irrigation de précision comme levier
L’économie d’eau est au cœur de la stratégie de Cosumar. Aujourd’hui, 30% des surfaces agricoles sont équipées en goutte-à-goutte, permettant une réduction de 25% de la consommation d’eau. Certaines parcelles atteignent même jusqu’à 55% d’économie grâce à l’irrigation intelligente, pilotée par des capteurs et des radars météo et en utilisant l’intelligence artificielle. Les drones jouent également un rôle décisif, en assurant une pulvérisation ciblée des traitements phytosanitaires.
Cette technologie de pointe réduit de 80% l’eau utilisée pour cette tâche. Côté industriel, les résultats sont tout aussi probants: –60% de consommation d’eau à la raffinerie de Casablanca en 11 ans, –73% dans les sucreries de betterave et –64% dans celles de canne à sucre.
Au-delà de ses propres efforts, Cosumar salue la dynamique nationale portée par l’État à travers les investissements dans les stations de dessalement. Ces infrastructures stratégiques permettront, à moyen terme, de soulager la pression sur les eaux de barrage, en renforçant l’accès à l’eau pour l’usage agricole. Une meilleure répartition des ressources entre les besoins domestiques et agricoles se dessine ainsi, offrant plus de visibilité aux filières, dont la stabilité repose sur un approvisionnement régulier et sécurisé.
Une agriculture plus intelligente
Depuis 2019, la solution digitale «Attaissir» permet de suivre et piloter plus de 40.000 hectares en temps réel. Ce système intègre toutes les étapes du cycle agricole, de la planification des semis à la traçabilité des opérations, et permet aux agriculteurs d’être accompagnés de manière continue et personnalisée.
L’utilisation de drones couplés à l’intelligence artificielle permet un diagnostic rapide des carences, maladies ou mauvaises herbes sur les parcelles, avec une capacité de couverture de 100 hectares par jour.
La technologie Smart Blender, qui ajuste les apports en engrais selon les caractéristiques précises de chaque sol, permet de maximiser les rendements tout en limitant les excès. Ce dispositif peut réduire jusqu’à 30% les charges des agriculteurs, tout en diminuant l’empreinte environnementale.
Un modèle d’agrégation au service du monde rural
Cosumar fonde son action sur un modèle d’agrégation unique, basé sur des contrats quinquennaux assurant aux agriculteurs un prix garanti pour leur production. En 2024, les revalorisations obtenues par l’interprofession à l’initiative du groupe ont permis d’augmenter les revenus agricoles de 35% en moyenne.
Le soutien ne s’arrête pas là : logistique, conseil agronomique, intrants fournis, mais aussi couverture santé, retraite, bourses scolaires ou alphabétisation viennent compléter l’accompagnement. Ce modèle injecte chaque année près de 3 milliards de dirhams dans le monde rural, soutient 5.000 emplois directs et indirects. Il a permis la création de 374 PME générant plus de 355 millions de dirhams de chiffre d’affaires.
L’économie circulaire en action
Cosumar pousse également la logique de durabilité plus loin à travers la valorisation systématique de ses coproduits. La pulpe de betterave, séchée à l’énergie solaire, est transformée en granulés pour l’alimentation animale.
Ce procédé permet de réduire de 15% la consommation énergétique et d’éviter l’émission de près de 57.400 tonnes de CO₂ par an. La bagasse, résidu fibreux issu de la canne à sucre, est utilisée comme biomasse pour alimenter les sucreries en énergie. Entre 2016 et 2024, les émissions de CO₂ du Groupe ont été réduites de 50%, grâce à une stratégie combinant valorisation, sobriété énergétique et investissements industriels dépassant les 10 milliards de dirhams.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO