Maroc

Ramadan : les prix du café toujours sous tension

La flambée mondiale sur les prix du café se poursuit. Ce qui maintient encore la pression sur les professionnels nationaux de commercialisation du café. Durant tout le mois de Ramadan, et sans doute sur toute l’année 2025, il n’est pas probable qu’un retour à la normale soit actée.

Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les propriétaires de cafés et restaurateurs marocains. Et pour cause, la matière première de l’une des boissons les plus consommés dans le Royaume avec le thé, à savoir le café, continue de flamber.

En ce début mars, les principaux marchés boursiers des matières premières font état d’une hausse de 70% des cours mondiaux du café depuis le mois de novembre dernier. Pire, les grands acteurs mondiaux du café constatent une baisse de 30% de leurs commandes. Conséquence, un impact certain sur la disponibilité des graines de café, aussi bien pour l’arabica que le robusta.

Sur toute la planète, le même scénario constaté en 2024 risque de se reproduire, à savoir une poursuite de la flambée des prix du café. Dans le Royaume, ce n’est guère une bonne nouvelle pour les propriétaires de café, tiraillés entre le dilemme de réduire leurs marges ou appliquer une hausse sur les prix de la tasse de café.

Importations en hausse
Jusque-là, dans plusieurs cafés, les restaurateurs ont opté pour la première option, permettant ainsi de garder leur clientèle. Mais au rythme où vont les choses, et si les tendances actuelles se poursuivent, c’est tout le business des cafés qui risquent d’être chamboulé. Et il faut dire que si une hausse généralisée n’est pas annoncée, ce n’est pas toujours le statu quo sur les prix selon les établissements de café et des restaurants.

Et ce, à l’heure où des échanges assez contradictoires entre le Conseil de la concurrence et les professionnels des établissements de café animent la place sur une éventuelle entente sur les prix du café au Maroc. En attendant, pour ce qui est des importations, le coût va très probablement s’inscrire à nouveau en forte hausse pour cette nouvelle année.

Déjà, durant les 11 premiers mois de l’année 2024 (selon les derniers chiffres de l’Office des changes), les importations de café avaient enregistré une hausse exponentielle de 60,6% en valeur, pour s’étendre à 2,26 MMDH.

Sécheresse
Une hausse que l’Office explique naturellement par la flambée sur les marchés internationaux, malgré une stabilité pour ce qui est de la consommation. En effet, la consommation annuelle par habitant se situe entre 800 et 900 grammes, et le volume importé est de 51.191 tonnes.

Il faut noter que le Maroc importe principalement du café robusta (85% des importations) et de l’arabica (15%). Ce dernier, plus cher, influence également les prix locaux. Le pays diversifie ses sources d’approvisionnement, en important du café vert de divers pays producteurs, ainsi que du café torréfié, principalement d’Europe. Mais la persistance de la sécheresse dans plusieurs régions du monde maintient les tensions sur les prix du café, en raison d’une production en baisse.

Prix du café : La Banque mondiale trop optimiste ?

Selon les statistiques de la Banque mondiale, la production mondiale de café, estimée à 169,8 millions de sacs pour la saison 2023-2024, devrait augmenter légèrement pour atteindre 172,4 millions de sacs en 2024-2025. Elle reste cependant inférieure aux niveaux de 2020-2021.

«Le cours du café demeure très exposé aux risques qui pèsent sur l’offre mondiale», note la Banque mondiale.

Si l’amélioration des conditions météorologiques en Asie de l’Est a quelque peu atténué les pressions sur les prix du robusta, la production d’arabica du Brésil accuse des déficits considérables pour la campagne en cours (2024-2025), qui risquent de se prolonger la saison prochaine.

Malgré tout, l’institution estime que les prix de l’arabica devraient, selon les prévisions, reculer de 5% environ en 2025, puis se stabiliser en 2026. De même, les prix du robusta devraient enregistrer un repli similaire à ceux de l’arabica en 2025, suivi d’une nouvelle baisse de 7% en 2026.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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