Maroc

Contrôle migratoire : l’Espagne octroie 2,5 millions d’euros au Maroc

Le drame migratoire continue de s’aggraver sur les routes maritimes menant à l’Europe. En 2024, plus de 10.400 migrants ont perdu la vie ou disparu en mer, selon l’ONG Caminando Fronteras. Face à cette crise humanitaire et à l’augmentation des arrivées irrégulières, Madrid renforce son soutien au Maroc en lui accordant une aide financière destinée à améliorer le contrôle des frontières. 

L’Espagne vient d’accorder une aide de 2,5 millions d’euros au Maroc pour soutenir la surveillance migratoire. Cette enveloppe, distribuée via la Fondation internationale et ibéro-américaine d’administration et de politiques publiques (FIIAPP), vise à renforcer les moyens logistiques des forces de sécurité marocaines. Elle permettra, notamment, l’acquisition de 183 motos pour un montant de 660.000 euros et de 33 véhicules évalués à 1,9 million d’euros.

L’objectif est d’accroître la mobilité et la réactivité des unités chargées de la lutte contre l’immigration irrégulière, en particulier dans les zones montagneuses et côtières difficiles d’accès. En complément, le contrat inclut la livraison de véhicules tout-terrain, de camions, d’ambulances et de bateaux, ainsi que des équipements de surveillance avancés, tels que des caméras thermiques et des dispositifs de vision nocturne. Une formation technique accompagnera ces dotations pour assurer leur bon usage.

Un engagement financier croissant
Cette aide s’inscrit dans un cadre plus large. Depuis 2019, l’Espagne a versé plusieurs dizaines de millions d’euros au Maroc pour freiner les flux migratoires. Plus globalement, l’Union européenne a déboursé plus de 360 millions d’euros depuis 2013, dont 234 millions issus du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique.

Le gouvernement de Pedro Sánchez poursuit ainsi sa politique de coopération avec Rabat en matière de gestion des frontières.

En 2024, l’archipel des Canaries a confirmé son statut de principale porte d’entrée pour les migrants, avec 46.843 arrivées, soit une hausse de 17% par rapport à l’année précédente. Les migrants maliens représentent la majorité des arrivées (11.155), suivis des Sénégalais (5.866) et des Marocains (2.807).

À l’inverse, la ville de Mélilia enregistre une chute historique des flux migratoires. En 2024, seuls 113 migrants l’ont atteinte, contre 340 en 2023. Les arrivées maritimes y ont baissé de 88,3%, tandis que les entrées terrestres ont diminué de 42,5%.

Des efforts marocains salués par Madrid
Face à cette pression migratoire, le Maroc ne ménage pas ses efforts. Le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir empêché 48.963 tentatives de migration irrégulière en 2024 et démantelé 210 réseaux de trafic humain. Rien qu’en août, 14.648 migrants ont été interceptés avant de tenter d’entrer illégalement à Sebta et Mélilia.

Cette coopération active entre Rabat et Madrid est régulièrement saluée par les autorités espagnoles. Margarita Robles, ministre de la Défense, a qualifié le partenariat avec le Maroc de «total et absolu», tandis que son homologue des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a souligné l’engagement du Royaume chérifien pour limiter les départs massifs.

F.R. / Les Inspirations ÉCO



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