Éco-Business

Croissance durable : les caisses de dépôt, des piliers en Afrique

Dans un évènement tenu en marge de l’AFIS, la Caisse de dépôt et de gestion a mis en exergue l’importance des caisses de dépôt dans la transformation économique du continent. En combinant leurs ressources et leurs expertises avec celles des banques de développement, elles peuvent relever les défis majeurs de l’Afrique, qu’il s’agisse de lutter contre le changement climatique ou de financer des projets d’infrastructure ambitieux.

Lors de l’Africa Financial Summit (AFIS), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) a mis en lumière le rôle stratégique des caisses de dépôt en Afrique. À travers un side-event consacré au thème «Le modèle des caisses de dépôt en Afrique : mobiliser les ressources financières domestiques au service de la croissance économique et du développement durable», cette rencontre a réuni des dirigeants et experts du secteur financier et bancaire africain. L’objectif : explorer les synergies possibles et promouvoir un modèle de coopération bénéfique pour le continent.

Caisses de dépôt et banques de développement : des missions distinctes mais complémentaires
Au début des discutions, les intervenants, Khalid Safir, directeur général de la CDG Maroc, Nejia Gharbi, directrice générale de la CDC Tunisie, Youssouf Diagana, directeur général de la CDD de Mauritanie, Marius Issa Nkori, administrateur directeur général de la CDC Gabon, et Serge Kouao Kablan, conseiller du directeur général de la CDC-CI Côte d’Ivoire, ont débattu de la relation entre les caisses de dépôt et les banques de développement.

Bien que partageant une mission de financement du développement, elles diffèrent dans leurs approches. Les caisses de dépôt se concentrent sur la mobilisation et la gestion sécurisée des ressources domestiques, issues notamment de l’épargne réglementée ou des fonds publics. Ces ressources sont investies dans des projets à long terme, comme le logement social ou les infrastructures nationales.

En revanche, les banques de développement, telles que la BAD, opèrent sur une échelle régionale ou internationale. Leur mission est de financer des projets dans des zones vulnérables ou sous-financées, avec une attention particulière à la réduction de la pauvreté et à la croissance inclusive. Les caisses de dépôt s’appuient principalement sur des fonds locaux, tels que les dépôts judiciaires ou les fonds de pension, ce qui les ancre profondément dans l’économie nationale.

À l’opposé, les banques de développement collectent des contributions d’États membres et lèvent des fonds sur les marchés financiers internationaux. Cette complémentarité des sources de financement crée un potentiel d’alliance stratégique entre ces deux types d’institutions.

Les synergies au service des grands projets africains
La collaboration entre caisses de dépôt et banques de développement peut amplifier l’impact des projets structurants. Le co-financement de projets, notamment dans les infrastructures, permet de partager les risques tout en mobilisant davantage de ressources financières. Les caisses de dépôt, grâce à leur connaissance du terrain, jouent un rôle clé dans l’identification des besoins locaux, tandis que les banques de développement apportent des ressources et une expertise internationale.

En outre, les PME et les startups, en particulier celles opérant dans des secteurs innovants, bénéficient également de cette coopération. Les caisses de dépôt financent des initiatives locales à fort impact, tandis que les banques de développement soutiennent des projets à plus grande échelle ou dans des zones à risques élevés. Ce partenariat favorise l’émergence de nouveaux modèles économiques et technologiques.

Face aux enjeux climatiques, ces deux institutions jouent un rôle central dans le financement de projets écologiques, tels que les énergies renouvelables et la gestion durable des ressources. En travaillant ensemble, elles peuvent mobiliser des financements à long terme pour soutenir une transition verte sur l’ensemble du continent.

Un modèle d’intérêt général
Par ailleurs, les intervenants ont mis en avant le fait que les caisses de dépôt se distinguent par leur mission d’intérêt général. Elles sont mandatées pour gérer et sécuriser les fonds publics et privés, en garantissant leur utilisation pour des projets qui servent le bien commun. Ce statut d’institution publique ou semi-publique leur confère une crédibilité unique auprès des parties prenantes.

En effet, l’une des forces des caisses de dépôt est leur capacité à investir dans des projets à long terme. Qu’il s’agisse de soutenir des infrastructures, des logements sociaux ou des initiatives liées à la transition énergétique, elles se positionnent comme des catalyseurs de développement durable. Leur rôle est également de combler les lacunes du financement privé dans des secteurs jugés trop risqués.

Les caisses de dépôt intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement. Cette approche responsable reflète leur engagement à créer un impact positif sur les communautés et l’environnement, tout en garantissant une gestion prudente des fonds qui leur sont confiés.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



Taux directeur : le marché réclame une baisse !


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page