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PLF 2025, HCP, BAM… les visions convergent-elles sur la croissance et l’inflation ?

Dans son PLF 2025, le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,6% et une inflation limitée à 2%. Ces prévisions sont-elles identiques à celles de Bank Al-Maghrib et du Haut-commissariat au plan ? Voici un comparatif des chiffres, et surtout des discours… 

Il ne s’agit pas de guerre des chiffres, mais de différences de résultats sur les chiffres relatifs aux indicateurs macro-économiques. Comme chaque année, il est intéressant d’observer les différences sur les prévisions du ministère de l’Économie et des Finances concernant ces indicateurs et ceux d’autre institutions étatiques, à l’instar de Bank Al-Maghrib (BAM) et du Haut-commissariat au plan (HCP). Et comme chaque année, c’est au niveau des prévisions de croissance que les premières différences apparaissent.

Dans son Projet de Loi de finances (PLF) 2025, le gouvernement prévoit un rebond économique substantiel avec un taux de croissance de 4,6% et une inflation limitée à 2%. Telles sont les prévisions du gouvernement. Pour sa part, BAM estimait, lors de ses derniers Conseils, que la croissance de l’économie nationale devrait s’accélérer à 4,5% en 2025, soit quasiment le même niveau de projection que le gouvernement.

Au HCP par contre, on est beaucoup moins optimiste, car l’instance – que dirige désormais Chakib Benmoussa – ne prévoit qu’une croissance de 3,7%. Un point commun à l’ensemble des trois prévisions, toutes sont susceptibles d’être revues, à l’instar du PLF 2024, qui annonçait une croissance de 3,7% mais que le gouvernement a réajusté finalement à 3,3%.

Inflation
Autre indicateur important, l’inflation. Là, il faut dire que l’on assiste surtout à une grande différence d’approche des perspectives. Il est vrai que pour le gouvernement, cette inflation devrait se limiter à 2% en 2025, là où BAM et le HCP l’annoncent, respectivement, à 2,5% et 2%. Ceci étant, il est étonnant de constater que pour le ministère de l’Économie et des Finances, on parle plutôt, dans le PLF, d’une maîtrise de la flambée des prix, alors que pour la Banque centrale, il est question d’une inflation qui va «s’accélérer» l’année prochaine, là où le HCP prédit presque la même chose. Car, on est passé de deux années d’inflation record en 2022 et 2023 (6% en 2023), à une baisse en 2024 (sous la barre des 2%), avec un retour prévu à la hausse (+de 2%), l’année prochaine.

Cette reprise de l’inflation s’explique surtout par l’augmentation des produits alimentaires, en raison de l’impact négatif de la sécheresse sur le rendement du secteur agricole. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’il faut comprendre la décision du gouvernement d’exonérer de TVA les importations de certains produits agricoles à l’instar du riz et de l’huile d’olive, en plus des caprins et autres bovins.

Il faut donc comprendre que même lorsque les prévisions se dirigent vers les mêmes tendances baissières, le discours n’est pas forcément le même, qu’il s’agisse du gouvernement ou des autres institutions étatiques qui livrent leurs statistiques sur les indicateurs macro-économiques.

Perspectives
En tout cas, les perspectives inflationnistes dépendront d’une bonne reprise du secteur agricole, à condition également que la pluviométrie soit au rendez-vous. Cette mesure d’exonération temporaire des taxes sur les importations de viandes rouges sera également un indicateur important de l’évolution des prix des produits alimentaires.

Pour rappel, et selon le HCP, l’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de septembre 2024, une stagnation par rapport au mois précédent. Cette variation est le résultat de la baisse de 0,1% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,1% de l’indice des produits non alimentaires.

Cependant, poursuit le HCP, comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,8% au cours du mois de septembre dernier, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 0,6% et de celui des produits non alimentaires de 1%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 2,4% pour le «Transport» à une hausse de 3,6% pour les «Logements, eau, électricité, gaz et autres combustibles».

Enfin, conclut le HCP, «dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de septembre 2024 une hausse de 0,3% par rapport au mois d’août 2024 et de 2,4% par rapport au mois de septembre 2023».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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