Edito. Les ménages, miroir de la conjoncture
Selon le prisme sous lequel on étudiera le moral des ménages, celui-ci nous apparaîtra soit relativement stable, soit révélateur d’un malaise persistant dans les foyers marocains. Sous une sérénité constante, se cachent en effet des inquiétudes profondes liées au chômage, à l’inflation et à la consommation.
La première des conclusions tirées de la dernière enquête du Haut-Commissariat au plan (HCP) est sans appel : la majorité des ménages, signalant une dégradation de leur niveau de vie, anticipe que cette tendance se poursuive. Les réticences à consommer, couplées à une incapacité à épargner, renforcent la prudence des ménages, ce qui freine la demande intérieure, moteur indispensable de la croissance. La précaution excessive dans les dépenses engendre une spirale où la consommation se contracte, ralentissant les perspectives de reprise économique.
Dans ce contexte, l’inflation exacerbe les tensions et les cinq années consécutives de sécheresse créent des défis structurels supplémentaires pour les ménages. Ceci, sans compter le chômage, 82% des foyers anticipant une aggravation de la situation.
L’ensemble de ces indicateurs conjugués représente un baromètre éloquent. C’est donc en jouant sur ses composantes que l’économie nationale pointera davantage vers le vert de la croissance durable ou le rouge de la résignation et du doute. Une économie se relance avec des foyers rassurés et motivés à consommer, épargner et investir.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO