Edito. Une question de crédibilité aussi
L’idée d’une «blacklist» des promoteurs immobiliers peu scrupuleux peut, à première vue, effrayer. Pourtant, cette initiative des notaires marocains vise avant tout à rassurer. Le récent coup de force du Conseil national de l’ordre des notaires du Maroc (CNONM), avec l’établissement d’une liste noire des promoteurs véreux, marque une étape décisive.
En affichant une tolérance zéro face aux abus constatés dans le secteur immobilier, les notaires démontrent leur volonté de protéger les acheteurs et de réguler un marché en proie à des dérives. S’ils optent pour une mesure aussi drastique, c’est bien parce qu’ils sont conscients de leur responsabilité dans la chaîne immobilière.
D’un côté, ils doivent garantir que les projets sur lesquels ils travaillent sont fiables et solides ; de l’autre, ils doivent veiller à s’associer uniquement à des partenaires rigoureux et professionnels. La démarche est essentielle pour restaurer la confiance dans les transactions immobilières, un domaine où bien des consommateurs se retrouvent piégés par des pratiques douteuses.
Pour les notaires, donc, l’enjeu est double : en plus de protéger les acquéreurs, ils doivent aussi protéger leur propre réputation. Leur rôle ne se limite pas à authentifier des documents, ils doivent être les garants de la légalité et de la viabilité des projets qu’ils accompagnent.
Certes, cette liste noire, aussi nécessaire soit-elle, ne manquera pas de créer des tensions. Mais cela ne doit pas faire reculer les notaires. Leur crédibilité, et plus largement celle du secteur immobilier, est en jeu.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO
