Marquage pétrolier : SICPA en pole position mondiale
Déjà présente en Afrique, où ses solutions de marquage pétrolier ont permis à des pays comme l’Ouganda et la Tanzanie d’enregistrer de nets progrès dans la lutte contre la fraude aux carburants, l’entreprise suisse SICPA est désormais leader mondial du domaine.
Le groupe déploie, depuis 2016, ses solutions d’intégrité des carburants un peu partout dans le monde. Europe, Asie, Afrique et Moyen-Orient : le groupe est désormais « leader mondial du marquage des carburants en volume, avec plus de 60 milliards de litres marqués par an ». Et contribue donc à répondre opérationnellement au fléau de la contrebande de pétrole, qui fait perdre plus de 130 milliards de dollars de carburants chaque année.
« Les bénéfices de la solution de SICPA sont reconnus par les autorités gouvernementales dans le monde entier. Nous fournissons aux autorités publiques des services de détection forensiques ultrarapides sur le terrain, ce qui permet d’obtenir des preuves recevables par les tribunaux », se réjouit Omar Messlem, responsable du département de marquage des carburants du groupe. En bref, SICPA dispose de marqueurs forensiques à haute résistance, introduits dans les carburants à tous les points d’entrée d’un territoire. Ils permettent à des véhicules d’inspection équipés d’analyseurs de quantifier avec précision et, en moins de cinq minutes, le taux de marqueurs dans les produits pétroliers tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Et donc d’en vérifier l’intégrité. Pour renforcer son expertise, le groupe annonce aussi avoir tissé un partenariat stratégique global avec SGS, un autre groupe suisse, lui aussi parmi les leaders mondiaux du marquage de carburant.
Ces pays africains qui misent avec succès sur les solutions de marquage et de traçabilité
En Ouganda, un pays d’Afrique centrale où SICPA opère depuis 2008, le programme d’intégrité des carburants (« fuel integrity program » ou FIP) a ainsi permis une augmentation de plus de 500 % du recouvrement des droits d’accise sur les carburants. Grâce aux technologies de « fuel marking » développées par SICPA, la falsification des produits pétroliers s’est, dans le pays, effondrée, passant d’un taux de 29 % à moins de 1 % en 2021. Parallèlement, les droits sur les produits pétroliers ont enregistré une hausse de +24 % au terme de la seule première année de fonctionnement du FIP — un record historique. « Notre solution permet également aux gouvernements de gérer leurs réserves stratégiques de pétrole, de préserver leur indépendance énergétique et de contribuer au maintien de la sécurité nationale en évitant les pénuries de carburant », résume Omar Messlem.
Les résultats sont tout aussi spectaculaires en Tanzanie, où SICPA déploie ses technologies de marquage depuis plus d’une décennie. Dans ce pays voisin de l’Ouganda, les recettes des taxes sur les carburants ont, depuis 2010, augmenté de plus de 870 millions de dollars. De même, alors qu’une trentaine de stations-service avaient dû être fermées par les autorités qui les soupçonnaient de fraude fiscale, les solutions de marquage et d’intégrité de SICPA auraient permis leur réouverture en 2021 et la reprise de leurs activités. Aux Philippines, où SICPA a mis en œuvre son système, la collecte fiscale totale est désormais près du trilliard de pesos, avec des revenus fiscaux sur le fuel passés en quelques années de 126,5 milliards de pesos à 246 milliards pour une quantité déclarée de 12,1 milliards de litres annuels à 20 milliards en cinq ans, selon les récentes données du Manila Bulletin.
Un trafic qui coûte 133 milliards de dollars par an
La valeur annuelle des carburants volés, frelatés ou escroqués aux compagnies pétrolières atteindrait en effet 133 milliards de dollars dans le monde entier, selon les données de l’United Nations University Institute for Development Economics Research. Relativement peu médiatisées, car considérées, à tort, comme « locales », les problématiques liées au commerce illicite de carburant ont pourtant des conséquences délétères, qui se jouent des frontières.
Au-delà des pertes financières immédiates, ces divers phénomènes alimentent la criminalité internationale, les recettes du trafic participant, notamment, au financement de groupes terroristes. La contrebande prive aussi et surtout les pouvoirs publics d’importantes recettes fiscales — et donc les populations des moyens de leur développement —, menacent la sécurité nationale et nuisent, du fait de la mauvaise qualité des carburants frelatés, à l’environnement ou encore aux véhicules l’utilisant.