Agriculture : Taounate, pionnière de la transformation du cannabis légal
Le Maroc inaugure sa première usine de transformation de cannabis légal à Taounate. Cette usine symbolise la transition d’un secteur informel vers une industrie réglementée et créatrice d’emplois. L’initiative, portée par un investisseur local et soutenue par l’ANRAC, promet un avenir prometteur pour l’économie locale et nationale.
Une étape historique a été franchie mardi dans la province de Taounate avec l’inauguration de la première usine de transformation de cannabis légal au Maroc. Cet événement, présidé par Mohamed El Guerrouj, directeur de l’Agence nationale de réglementation des Activités relatives au cannabis (ANRAC), marque le début d’une nouvelle ère pour l’industrie du cannabis dans le Royaume, ouvrant la voie à une filière réglementée, créatrice d’emplois et porteuse d’opportunités économiques.
Cette usine, fruit de la loi 13-21 réglementant les usages licites du cannabis, est le symbole d’une stratégie ambitieuse visant à transformer un secteur historiquement informel en une industrie moderne et responsable.
Le directeur de l’ANRAC, Mohamed El Guerrouj, a souligné, lors de cette rencontre, l’importance de cette inauguration pour l’économie locale, déclarant que «toutes les conditions sont réunies pour un lancement réussi de cette nouvelle industrie». L’agence, en collaboration avec les ministères concernés, s’engage à accompagner les investisseurs et les agriculteurs afin de maximiser les bénéfices de cette nouvelle filière.
Un modèle de réussite
Mustapha El Missouri, investisseur originaire de Taounate, est à l’origine de ce projet. Fort d’un investissement de 20 millions de dirhams, il a misé sur la technologie et la qualité pour créer une unité de transformation de pointe. L’usine, s’étendant sur plus de 3.000 m², intègre des pépinières et des unités d’extraction ultramodernes, garantissant ainsi la production de produits à haute valeur ajoutée.
Au-delà de l’aspect technologique, l’impact social de l’usine est indéniable. Avec la création de 25 emplois permanents et plus de 300 emplois saisonniers, le projet représente une véritable bouffée d’oxygène pour la main-d’œuvre locale. «Ce projet est une opportunité pour la population de Taounate et un moteur pour l’économie de la province», a déclaré M. El Missouri.
Un parcours semé d’embûches, couronné par la grâce royale
Le chemin vers l’inauguration de cette usine n’a pas été sans obstacles. El Missouri a évoqué un processus complexe, nécessitant l’obtention de multiples autorisations auprès de diverses instances dont l’ANRAC, les autorités régionales, la Direction des médicaments et de la pharmacie, l’ONSSA et le ministère du Commerce et de l’Industrie.
L’année 2023 a marqué le début des activités, grâce à un effort collectif et une volonté commune de faire aboutir ce projet. Un élément important dans la réussite de ce projet a été la grâce accordée par Sa Majesté le Roi aux cultivateurs de cannabis.
Cette décision royale a permis de rassurer les agriculteurs, traditionnellement impliqués dans la culture du cannabis, et de les encourager à participer à cette nouvelle filière légale. «Nous recevons de nombreuses demandes de participation, témoignant de l’espoir suscité par cette nouvelle filière», nous confie El Missouri.
Une industrie responsable et de qualité
L’ANRAC a mis en place un programme de contrôle rigoureux afin de garantir le respect des normes et de la réglementation dans l’industrie du cannabis légal. Ce programme, qui sera évalué régulièrement, vise à promouvoir une industrie responsable et de qualité, en phase avec les standards internationaux.
L’agence s’engage également à soutenir les agriculteurs locaux en leur offrant des opportunités de formation et d’accompagnement, afin de les intégrer pleinement dans la chaîne de valeur de cette nouvelle filière. L’objectif est de faire de cette inauguration un tremplin pour le développement économique de la région et du Maroc, en transformant le cannabis en une source de richesse et de progrès.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO
