Tourisme : le Nord du Maroc, nouvelle porte d’entrée !
Grâce à l’augmentation des dessertes aériennes, les villes du Nord du Maroc, notamment Tanger et Tétouan, deviennent des portes d’entrée pour les touristes étrangers. C’est à partir de là que de plus en plus de visiteurs commencent désormais leur séjour au Maroc, avant de poursuivre dans les autres régions. Ce qui fait aussi l’affaire du TGV Al Boraq. Explications.
C’est à un véritable chamboulement des flux touristiques que l’on est en train d’assister avec l’actuelle saison estivale. Et le moins que l’on puisse dire, est que le Maroc va inaugurer une nouvelle «porte d’entrée» des touristes étrangers qui viennent le visiter. Et cette porte d’entrée n’est autre que la région du Nord.
En effet, avec l’accroissement des vols low-cost à destination de Tanger et Tétouan, les touristes qui étaient autrefois obligés d’atterrir à Casablanca ou Marrakech avant de visiter le reste du Royaume, sont de plus en plus nombreux à préférer entrer via le Nord du Maroc. Et cela se constate curieusement au niveau du TGV Al Boraq, reliant Tanger à Casablanca.
En effet, une bonne partie de la clientèle de passagers est constituée de touristes étrangers qui, après avoir profité des dessertes aériennes les rapprochant des principales destinations touristiques emblématiques du Nord comme Chefchaouen, continuent leur aventure via le rail. Ce qui leur permet ainsi de visiter dans un sens nord-sud, l’ensemble du Royaume, à partir des villes du Nord. C’est là une nouveauté pour l’aérien, qui vient gonfler les flux habituellement enregistrés via le maritime, notamment dans le cadre l’opération «Marhaba». Celle-ci est communément l’apanage des Marocains résidant à l’étranger de retour l’été pour leurs vacances estivales.
«Quick wins»
D’ailleurs, c’est conscient de ces perspectives de développement dans le court et moyen terme que les autorités de la ville, ainsi que l’Office national des aéroports du Maroc (ONDA) s’activent pour mettre les infrastructures à jour. La rénovation et la mise en service du Terminal 1 de l’aéroport international de Tanger-Ibn Battouta entre dans cette logique. Cette transformation s’inscrit dans le cadre d’un projet global, qualifié de «Quick wins», qui se fixe pour objectif de répondre aux besoins d’évolution du trafic aérien à l’horizon 2027, et ce, en attendant la réalisation d’un nouveau terminal prévu pour l’année 2028.
En effet, l’ONDA a lancé un appel d’offres pour la construction d’un nouveau terminal avec une capacité qui dépasse les 3,5 millions passagers, et ce, afin d’accompagner la dynamique de développement que connait la ville du Détroit. Ce nouveau terminal permettra de répondre à la croissance du trafic à l’horizon 2040 et de construire une nouvelle tour de contrôle, ainsi que divers aménagements extérieurs. À ce propos, c’est le groupement Tarik Bouhmala-Abdelkrim Bouyacoub qui a décroché le marché pour la réalisation des études architecturales.
Concurrence
En tout cas, ces perspectives de développement sont confirmées par la tendance actuelle de l’évolution du trafic aérien à l’aéroport de Tanger. En effet, selon les chiffres de l’ONDA pour l’année 2023, l’aéroport de la ville du Détroit a accueilli 1.913.698 passagers, en hausse de 34% par rapport à l’année précédente.
Durant le mois de mai 2024, date des derniers chiffres de l’ONDA, cette dynamique s’est poursuivie avec une hausse de 33%. Une belle forme que l’ONDA expliquait, et notamment dans d’autres aéroports du Royaume qui performent, par «la reprise de beaucoup de vols qui ont été suspendus durant la crise sanitaire, et également par la création de plusieurs routes aériennes inédites».
Par ailleurs, il faut noter que l’aéroport Ibn Battouta est désormais le quatrième le plus fréquenté du Maroc, après Casablanca, Marrakech et Agadir. Et là, il est fort à parier qu’avec l’arrivée de Ryanair, Tanger risque bien de dépasser Agadir dans les prochaines années, et de récupérer un trafic considérable actuellement dirigé vers Casablanca et Marrakech.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO