Maroc

Lutte contre les changements climatiques : les chercheurs scientifiques se mobilisent

Le 1er Atelier interrégional de la série «Panorama de la recherche scientifique» a été lancé, mardi 23 janvier 2024, à Agadir. Le programme englobe trois ateliers interrégionaux et un atelier final national de réflexion et d’échange portant sur la recherche scientifique nationale en matière de lutte contre les changements climatiques, afin de mieux de valoriser les résultats de la recherche scientifique nationale dans le domaine des changements climatiques.

Sécheresse, désertification, inondations et incendies… L’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques est devenue une réalité au Maroc, qui est considéré comme un pays parmi les plus sensibles et les plus vulnérables aux risques naturels. Notons que l’impact des phénomènes extrêmes varie d’un territoire à l’autre, en fonction des conditions climatiques et météorologiques qui caractérisent les régions, et de la diversité géologique et géographique.

Au Maroc, le bilan partiel des catastrophes naturelles, notamment les inondations, les séismes, la sécheresse et les vagues de chaleur ayant eu lieu depuis plus d’un siècle, dresse un tableau alarmant, avec 14.413 décès recensés, plus d’un million de personnes affectées, et des dégâts matériels estimés à 14,144 MMDH. C’est pourquoi la réponse à cette vulnérabilité climatique dans le cadre d’une meilleure résilience territoriale ne peut qu’émaner de la recherche scientifique, d’où le lancement, à partir de mardi, à Agadir du 1er Atelier interrégional de la série «Panorama de la recherche scientifique nationale en lien avec la lutte contre les changements climatiques» où les principaux chantiers climatiques au Maroc ont été présentés lors de cette rencontre, notamment le projet de loi sur le changement climatique qui est en cours de finalisation.

Un programme de trois ateliers interrégionaux
En effet, la recherche scientifique occupe une place prépondérante dans les différents documents stratégiques relatifs à la lutte contre les changements climatiques au Maroc. Alors que ces documents de planification ont bien insisté sur le rôle de la recherche scientifique dans la mise en œuvre des solutions et stratégies climatiques, il n’en reste pas moins que la visibilité sur les axes de recherche dans ce domaine au Maroc n’est pas claire selon la note de cadrage de cet atelier.

Dans ce sens, le Centre de compétences en changement climatique (4C Maroc) à travers son Collège Recherche, expertise et formation (CREF), et avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement, a lancé en 2023 la série «Panorama de la recherche scientifique dans le domaine de la lutte contre le changement climatique». L’objectif de ces ateliers est la valorisation des résultats de la recherche scientifique nationale dans le domaine des changements climatiques, ainsi que l’identification des perspectives et des priorités de la recherche dans les différents domaines concernés par les changements climatiques.

Dans cette optique, le Centre 4C se propose de lancer un programme de trois ateliers interrégionaux et un atelier final national de réflexion et d’échange portant sur la recherche scientifique nationale en matière de lutte contre les changements climatiques.

Les chercheurs de deux universités
Dans ce cadre, le premier atelier d’échange à l’échelle interrégionale a été lancé à Agadir en regroupant les chercheurs de l’Université Ibn Zohr d’Agadir (UIZ) et l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA), ainsi que d’autres institutions de recherche travaillant sur les thématiques liées aux changements climatiques.

L’objectif final est d’entamer un dialogue avec les enseignants-chercheurs afin de dresser un panorama de la recherche scientifique dans ce domaine réalisée au niveau de ces institutions, leur valorisation au niveau des politiques et stratégies climatiques, ainsi que la promotion d’un dialogue avec les institutions de recherche autour des besoins et des orientations, selon les dernières évolutions du dossier climatique au niveau international et national, et ce, dans les domaines scientifiques, technologiques, juridiques, économiques et sociaux.

Par ailleurs, parmi les documents traitant cette question figure le Plan climat national (PCN) qui est un document principal de la planification climatique au Maroc. Il a déjà fait référence à de nombreuses recherches scientifiques constatant la vulnérabilité de la sécurité alimentaire future du Royaume, en raison des impacts potentiels du changement climatique sur le secteur agricole, les ressources en eau, et les autres secteurs socio-économiques. Il est ainsi prévu, selon plusieurs travaux de recherche, que le changement climatique diminuera de façon substantielle les possibilités d’irrigation et les rendements agricoles des cultures et réduira l’aire géographique des espèces d’arbres fruitiers et des cultures essentielles pour garantir la sécurité alimentaire du pays.

Un abaissement du PIB agricole à hauteur de 7,9%
Selon des projections faites par le ministère de l’Économie et des finances, l’impact des restrictions hydriques affecte beaucoup plus le secteur agricole, qui devrait voir sa part dans le PIB réduite. Avec une diminution de l’approvisionnement en eau de 25 % dans le secteur agricole, le PIB agricole pourrait baisser de 7,9% (voire jusqu’à 9,3% dans le scénario des changements de rendements induits par le changement climatique).

De plus, dans quatre des cinq piliers du PCN, la recherche scientifique est souvent indiquée comme mesure cruciale pour soutenir la résilience du secteur agricole ou encore des territoires. D’autres documents stratégiques tels que le Plan national stratégique d’adaptation (PNSA) et la 4e Contribution déterminée nationale (CDN, 2021) ont aussi fait référence à l’importance de la recherche scientifique.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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