Variant Eris EG5 de la Covid-19. Est-ce grave, docteur ?

Depuis les premières vagues de la pandémie mondiale, en 2019, les sociétés du monde entier ont dû s’adapter à des circonstances sans précédent. Les confinements, les masques, la distanciation sociale, autant de mesures devenues familières, mais que l’on espérait laisser derrière soi. Avec l’arrivée de campagnes de vaccination réussies, une lueur d’espoir s’était manifestée, laissant entrevoir un futur où les masques seraient relégués à l’histoire. Pourtant, la récente apparition d’un nouveau variant a jeté une ombre sur ces espoirs. Doit-on s’inquiéter ? 

Eris EG5, un nouveau sous-variant du coronavirus, a récemment fait son apparition dans le monde, suscitant des questions et des préoccupations. Bien que ce nouveau variant soit très contagieux, les experts médicaux rassurent la population en soulignant que le niveau de gravité et de décès ne devrait pas augmenter de manière significative.

Cependant, une vigilance particulière est nécessaire pour protéger les personnes vulnérables et la société dans son ensemble. Détecté pour la première fois en mars dernier dans certains pays d’Asie, Eris EG5 a rapidement gagné du terrain dans certaines régions.

Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, nous révèle que cette diffusion s’explique par une mutation qui lui permet de contourner l’immunité acquise par la vaccination ou par la maladie. « Cela signifie que même les personnes ayant déjà été infectées par le virus initial pourraient être vulnérables à ce nouveau sous-variant », souligne le médecin.

Cependant, il insiste sur le fait que ces personnes ne sont pas dépourvues de protection. Selon le chercheur, l’immunité acquise grâce à la vaccination ou à la maladie offre toujours une défense solide contre les formes graves de la maladie et les décès. Cette assurance devrait encourager ceux qui sont déjà protégés à rester confiants en leur capacité à affronter la maladie, même avec l’apparition de ce nouveau variant.

Mesures à prendre

Par ailleurs, Hamdi relève qu’en cas de symptômes tels que des maux de tête, des maux de gorge, de la fièvre et de la fatigue, il est crucial de rester chez soi, de porter un masque pour éviter de propager le virus à d’autres.

Les personnes vulnérables, telles que les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 65 ans et celles souffrant de conditions médicales sous-jacentes, doivent être particulièrement vigilantes. «Si des symptômes se manifestent, un dépistage immédiat est recommandé», met-il en garde. Et d’ajouter que pour ce groupe vulnérable, un traitement antiviral sous forme de comprimés, administré pendant une période de 3 à 5 jours en cas de test positif, peut offrir une protection jusqu’à 90 % contre les formes graves de la maladie et les décès.

Perspective sur la virulence et les vagues

Malgré sa rapide propagation, Eris EG5 n’a pas montré de signes de virulence accrue en termes de cas graves ou de décès, rassure Hamdi. Toutefois, la possibilité d’une « vaguelette » subsiste. Les festivités et les rassemblements sociaux pendant la période estivale pourraient favoriser cette propagation, d’autant plus que l’immunité acquise pourrait s’affaiblir avec le temps.

De même, les espaces clos sont identifiés comme les principaux contextes favorisant les contaminations, indique le médecin. Pour maintenir la protection contre les formes graves de la maladie et les décès, il est impératif de compléter son schéma de vaccination.

Même si Eris EG5 peut contourner partiellement l’immunité acquise, les vaccins restent un rempart essentiel pour réduire la gravité des infections. « Bien que l’émergence d’un nouveau sous-variant puisse susciter des inquiétudes, il est rassurant de noter que les mesures de protection et les avancées médicales continuent de jouer un rôle crucial dans la gestion de la pandémie. La vigilance, la responsabilité individuelle et l’adhésion aux conseils médicaux restent les meilleurs moyens de faire face à l’incertain », estime notre source. 

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO