Éco-Business

Digitalisation de l’économie : le secteur navigue entre risques et opportunités

La révolution numérique apporte son lot d’opportunités et de bénéfices, mais elle n’est pas sans risques. La sécurité des données est une préoccupation majeure, avec la menace constante des cyberattaques, des vols de données et des atteintes à la vie privée. Assurer la protection des données n’est pas une mince affaire.

Au cours de la table ronde sur la «digitalisation de l’économie», les intervenants se sont penchés sur les risques et les opportunités découlant de ce virage.

Une sensibilisation interne s’impose
«La sécurité est un aspect crucial pour nous», annonce d’emblée Narjis Ouedrhiri, COO délégué – membre du COMEX chez Société Générale Maroc.

«Lors de la transition vers la digitalisation et l’ouverture de notre écosystème aux clients, aux startups et aux partenaires, il est primordial de maintenir le niveau de confiance que nos clients placent dans le secteur bancaire», relève-t-elle.

Elle souligne que la sécurité repose sur l’acquisition d’expertises spécialisées qui évoluent rapidement, ce qui requiert un investissement important.

«Nous nous conformons à des mesures et à des standards régulièrement mis à jour, et nous avons mis en place des communautés d’experts en sécurité. Nous utilisons des outils avancés de surveillance pour détecter et sécuriser les moindres menaces, en analysant différents schémas et modèles. Nous investissons massivement dans ce domaine, et nous nous référons aux bonnes pratiques du secteur pour les implémenter», indique encore Narjis Ouedrhiri.

Pour l’experte, la communication et la sensibilisation sont également des aspects essentiels, car il est important de noter que la plupart des menaces de sécurité informatique proviennent d’un manque de sensibilisation des collaborateurs en interne.

Un secteur qui apporte beaucoup
Alors que les risques liés à cette nouvelle technologie sont souvent débattus, Mehdi lahlou, directeur technique et des systèmes d’information chez inwi, préfère se pencher sur les opportunités qu’elle offre. Aujourd’hui, le Maroc se trouve dans une position où il ne doit pas simplement combler son retard, mais plutôt saisir l’opportunité d’aller de l’avant. Il explique que nous assistons à des révolutions dans notre façon de travailler, qui amélioreront considérablement la productivité grâce à des technologies telles que l’intelligence artificielle.

«Nous avons désormais l’opportunité d’anticiper ces évolutions et de créer tout un écosystème autour de ces nouvelles technologies. Cela implique des investissements massifs dans la formation afin de prendre une longueur d’avance», fait-il remarquer.

Selon lui, le Maroc a démontré sa résilience et son esprit d’initiative pour développer diverses compétences, et il faut poursuivre et renforcer les cursus de formation adaptés. La digitalisation joue un rôle essentiel dans l’accélération et l’amélioration de l’impact des autres secteurs. Rafiq El Alami, directeur du Centre d’excellence digitale à l’Université M6P, cite un exemple concret, celui de l’agriculture au Maroc, qui a traditionnellement un fort impact sur le PIB, notamment en fonction des conditions météorologiques. Avec l’intégration de la digitalisation, ce secteur peut avoir un impact encore plus important sur l’économie, assure-t-il.

En effet, l’utilisation des outils numériques permet d’améliorer les performances et les rendements dans l’agriculture, ce qui se répercute positivement sur l’ensemble de l’économie. Ainsi, la digitalisation devient un vecteur d’amélioration des performances des autres secteurs économiques, offrant de nouvelles opportunités de croissance et d’efficacité.

Une croissance de 5% du PIB
La question des retours concrets de la transformation digitale sur l’économie a également été soulevée lors du débat. Salma El Mansar, directrice de projet chez McKinsey & Company confie qu’au niveau international, le secteur digital joue un rôle significatif dans l’économie, représentant entre 4% et 15% du PIB. Cette estimation varie en raison de la diversité des activités digitales.

Au Maroc, ce taux varie de 5 à 10%. Elle souligne que le potentiel d’une véritable économie digitale peut générer une croissance de 5% du PIB.

«Cela implique le développement de véritables entreprises numériques et d’investissements dans la recherche et l’innovation dans le domaine du numérique», explique-t-elle.

L’impact de la digitalisation ne se limite pas uniquement aux chiffres du PIB. Il existe également des retombées indirectes importantes. «Dans certains secteurs, la productivité peut augmenter de 10%. Ainsi, l’essor du secteur digital bénéficie à l’ensemble de la population, permettant une amélioration de la productivité et une croissance économique accrue.

Mehdi Lahlou 
Directeur technique et des systèmes d’information chez inwi

 

«Nous avons désormais l’opportunité d’anticiper ces évolutions et de créer tout un écosystème autour de ces nouvelles technologies. Cela implique des investissements massifs dans la formation afin de prendre une longueur d’avance. Le Maroc a démontré sa résilience et son esprit d’initiative pour développer diverses compétences et il faut poursuivre et renforcer les cursus de formations adaptées».

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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