Médicaments à bas prix : la liste s’allonge, la Cour des comptes grogne
Depuis la publication de l’arrêté n°787-14 du 7 avril 2014 du ministre de la Santé portant révision des prix publics de vente des médicaments princeps, génériques et bio-similaires commercialisés au Maroc, ce texte continue d’être modifié et complété. Toutefois, le dernier rapport de la Cour des comptes a mentionné que les différentes révisions, appliquées de 2014 à 2021, n’ont pas eu un impact significatif sur la baisse des prix et l’accessibilité économique des médicaments concernés. Détails.
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale poursuit sa politique visant à faciliter l’accès des populations aux médicaments à des prix plus abordables. 24 nouveaux médicaments viennent d’élargir la liste des produits subventionnés.
Cette mesure fait suite à une demande des industriels pharmaceutiques et après consultation de la Commission mixte interministérielle des prix des médicaments. Depuis la publication de l’arrêté n°787-14 du 7 avril 2014 du ministre de la Santé, portant révision des prix publics de vente (PPV) des médicaments princeps, génériques et bio-similaires commercialisés au Maroc, ce texte continue d’être modifié et complété en vertu de la politique nationale qui requiert des accords avec les industriels pharmaceutiques. Le nouvel arrêté n°1030.23, publié au Bulletin officiel n°7194 du 11 mai 2023, ne déroge pas à cette règle.
La liste des médicaments princeps, génériques et bio-similaires qui ont fait l’objet de la nouvelle baisse, figure dans la troisième annexe jointe à cet arrêté. Dans le détail, la baisse la plus significative concerne le traitement Eylea, de 40 mg/ml sous forme de solutions injectables destinées au traitement chez l’adulte de la forme néovasculaire (humide) de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Détail des autres annexes de l’arrêté
Par conséquent, le PPV est passé de 9.035 DH à 7.920 DH alors que le prix hôpital est passé de 8.866 à 7.741 DH. Le constat est le même pour le traitement Suliqua de 100 unités qui est un médicament antidiabétique injectable dont le prix est passé de 1.409 à 1.200 DH PPV. Quant à son prix hôpital, il est passé de 1.072 à 926 DH. Sont concernés aussi d’autres médicaments tels que Aprovel 150 mg comprimés enrobés, Icard 150 mg comprimés et Irbewin.
En se référant au même arrêté, deux autres annexes ont été jointes à ce texte de loi. La première porte sur des médicaments princeps de trois types de produits, notamment Pentasa (un anti-inflammatoire intestinal) et Vipidia de 12 et 25 mg (traitement du diabète) en précisant leurs PPV ainsi que leur prix hôpital.
Cette fixation a été faite sur la base de l’examen des demandes de définition et de validation des prix de vente des médicaments présentés par les établissements pharmaceutiques industriels concernés. Quant à la seconde annexe, elle concerne la validation des prix de 36 médicaments génériques et bio-similaires énumérés dans la liste et commercialisés au Maroc.
Que dit le rapport de la Cour des comptes ?
Pour rappel, le rapport de la Cour des comptes, publié au mois de mars, relève de nombreux dysfonctionnements qui entachent le secteur pharmaceutique, notamment les processus d’autorisation, de contrôle, de fixation et de révision des prix des médicaments.
Dans ce sens, les différentes révisions de ces prix, appliquées durant la période 2014-2021, n’ont pas eu un impact significatif sur les prix et l’accessibilité économique des médicaments concernés. Ces baisses peu significatives sont le résultat de l’adoption d’une méthode de révision des prix des princeps basée sur la moyenne des PFHT des pays du benchmark.
Parmi eux : l’Arabie Saoudite, la Belgique, la France, l’Espagne, la Turquie, et le Portugal. Or, le choix de ces pays n’aurait fait l’objet d’aucune «étude préalable». Par conséquent, l’application de cette formule se traduit par des baisses peu significatives, ou le maintien du prix initial alors que le PFHT en vigueur au Maroc, au moment de la révision, est inférieur au prix obtenu.