Fès : la commune et City bus enfin d’accord
La commune de Fès et City bus ont signé, la semaine dernière à Rabat, un accord sur l’arbitrage mené par le ministère de l’Intérieur. Celui-ci porte sur un programme d’investissement de 420 MDH, à réaliser sur une année, avec l’acquisition de 50 autobus deux mois après la date de signature, et 227 bus 10 mois plus tard.
Bonne nouvelle pour les habitants de la ville de Fès. Le conseil communal a trouvé finalement un terrain d’entente avec le délégataire du transport urbain de la ville, City Bus. En effet, le président de la commune, Abdeslam El Bekkali, a signé mardi dernier un accord d’entente avec le délégataire et le ministère de l’Intérieur pour le financement d’un projet d’investissement de 420 MDH, dont l’acquisition de 50 autobus deux mois après la date de signature et de 227 autobus 10 mois plus tard.
Cette procédure d’arbitrage sera suivie par la signature d’un avenant au contrat qui redéfinira les engagements futurs des deux parties et comblera les insuffisances de la convention actuelle. Lors d’une conférence de presse organisée mercredi dernier au siège de la commune de Fès, le président du Conseil communal a précisé que «la commune s’est mise d’accord avec le délégataire et le ministère de l’Intérieur pour mettre en place un programme d’investissement réalisable sur une période d’une année.
Ce dernier englobe l’acquisition de 90 minibus, 112 bus de 12 m et 12 bus de 15 m, ce qui va permettre à la ville de se doter d’une flotte de 227 bus, dont 10% seront exploités comme équipements de secours». Dans le cadre du processus d’acquisition, la commune accorde une préférence aux producteurs de bus nationaux tout en exigeant le respect des normes de qualité internationale.
194 bus ont disparu
Aujourd’hui, le parc de la ville devrait compter 350 bus, chose qui n’existe pas. De plus, la société délégataire devait ramener 194 nouveaux bus et en retirer de la circulation 122 anciens de l’ex-RAFT. «Pour répondre au courrier explicatif de la Cour des comptes autour de la mise en œuvre des recommandations de son rapport, notre conseil a constaté l’absence de 194 bus et près de 19 lignes non couvertes par le délégataire», précise le maire.
Il faut rappeler que la société a obtenu, en 2012-2013, une subvention de l’État de 62 millions de dirhams pour l’achat de bus. Elle n’en a utilisé que le tiers pour acquérir une quarantaine de minibus en 2013-2014. En 2017-2018, la société a reçu une autre subvention de l’État de 74 MDH pour renforcer son parc de transport des étudiants. L’ensemble de ces mesures n’ont pas eu d’impact sur le dépeuplement du secteur. Ce qui a encore aggravé la situation, c’est qu’au début de l’année universitaire 2020-2021, le délégataire a décidé, de manière unilatérale, d’augmenter le tarif d’abonnement des étudiants de près de 30%. Cette hausse, qui a suscité un tollé parmi les étudiants, a été immédiatement annulée après l’opposition des membres de la commune et des autorités locales.
Un compte spécial pour le transport urbain
Lors de la dernière session extraordinaire de la commune, le conseil a procédé à la validation d’un projet visant la création d’un compte spécial pour le développement du transport urbain. Ce compte, qui devrait être créé en 2012, permettra de recevoir les redevances et les subventions du ministère de l’Intérieur, ainsi que les pénalités enregistrées envers le délégataire.
Pour cette dernière rubrique, la commune a déjà comptabilisé plus de 1,73 milliard de DH d’amendes, dont un ordre de recettes est déjà signé. Ces amendes sont dues à un manque flagrant de bus et à l’absence de couverture de plusieurs lignes. Il faut rappeler que la société s’est engagée à alimenter le parc de la ville de 350 bus. Actuellement, la flotte ne dépasse pas les 150 bus, dont la plupart sont dans un état très détérioré. Le groupe City bus Transport opère depuis plus de 15 ans dans le transport urbain à travers le Royaume. Présent à Meknès, Oujda, Fès, Tétouan, El-Jadida, Fquih Ben Saleh et Rabat, le groupe emploie 4.000 personnes et exploite un parc total de 1.000 bus.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO