Éco-Business

Badr Bellaj : “Cette opération est un signal fort pour le marché”

Badr Bellaj
Spécialiste en blockchain
Quel est, selon vous, l’intérêt de cette opération ?
Il faut savoir que les émissions d’obligations sur blockchain est un classique dans les marchés internationaux, notamment en Europe. La blockchain répond en effet aux problématiques des émissions obligataires dans le sens où elle permet l’automatisation et l’amélioration des process, mais aussi de les rendre encore plus rapides et moins chers. Ceci surtout si la chaîne obligataire est de bout en bout «blockchainisée», ça rapporte beaucoup de gains en temps et en investissements.

 

Le projet de la BCP est accompagné par l’AMMC et Maroclear. Qu’apportent ces deux institutions ?
Maroclear est en effet un acteur clé, puisqu’il est le dépositaire. Sa participation dans une blockchain, aujourd’hui, ouvre la porte à la mise en place d’autres activités similaires, notamment dans le cadre d’opérations concernant les actions non cotées en bourse. Aussi, le fait d’avoir un acteur étatique sur la blockchain donne un signal très positif.
De plus, avoir l’AMMC en tant que gendarme du marché des capitaux, impliqué dans un projet de blockchain, confirme le fait que le marché marocain est capable de procéder à des opérations d’envergure à ce niveau. Donc, rien n’empêche que le projet soit peut-être agrandi pour accueillir d’autres banques de la place. La taille de la Banque centrale populaire joue aussi un rôle important dans cette opération d’émission d’obligation en blockchain, la banque est très axée sur l’innovation.

 

Quels sont les plus de la blockchain ?
Dans le système classique, chaque entité a sa propre infrastructure et le traitement des obligations est séquentiel. Donc, il se fait par étapes et suivant des délais assez longs. Chaque acteur passe la balle à l’autre et doit attendre le retour de la procédure. De plus, chaque opérateur dispose d’un système isolé, ce qui rend les procédures encore plus lentes.
Alors qu’avec la blockchain, on parle de système distribué, le traitement se fait en parallèle chez les différents intervenants. Cela passe par un contrat intelligent qui va gérer le cycle de vie de l’émission obligataire et qui est automatiquement actualisé. Les acteurs ont ainsi accès à la même information au même moment.

 

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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