Éco-Business

Auto-entrepreneuriat en Afrique : le Maroc en modèle ?

Depuis son lancement au Maroc, le statut d’autoentrepreneur a réussi à s’imposer auprès des milieux économiques et à favoriser l’entrepreneuriat. Un bel exemple qui pourrait être dupliqué ailleurs sur le continent. 

«Celui qui dit que l’entrepreneuriat se porte bien en Afrique, soit il ne dit pas la vérité, soit il ne vit pas sur le continent». Cette réplique est signée Zakaria Fahim, président de BDO Maroc, à la question simple de savoir: comment se porte l’entrepreneuriat sur le continent.

Selon lui, beaucoup reste encore à faire car, note-t-il, «la plupart des entrepreneurs sont dans le hors-la-loi malgré eux». Ce qui exige, aussi bien pour les pouvoirs publics des pays du continent, mais aussi les acteurs des écosystèmes économiques, d’agir de façon beaucoup plus efficace afin de faciliter la vie aux entrepreneurs et autoentrepreneurs.

Car, faut-il le rappeler, tous évoluent dans un système quasi-interdépendant, dont la finalité est la bonne marche de l’activité économique, et, bien évidemment, la lutte contre le chômage. Et à ce propos, des exemples ne manquent pas sur le continent pour favoriser l’autoentrepreneuriat.

Pas d’équivalent


«Je plaide pour que le mécanisme mis en place au Maroc soit dupliqué ailleurs sur le continent», poursuit Zakaria Fahim, co-fondateur de Hub Africa. Dans le royaume, le statut de l’autoentrepreneuriat a permis en quelques années d’encourager considérablement l’entrepreneuriat des jeunes et des actifs.

«Il y a urgence à implémenter le statut d’autoentrepreneur pour donner aux gens de la dignité, surtout que c’est un système qui est agile avec des taux d’imposition tellement faibles qu’il n’y a pas d’équivalent». C’est un bel exemple que le Maroc peut partager avec ses partenaires du continent.

Si ce système n’est pas encore généralisé, voire tout simplement mis en pratique dans la plupart des pays, il y a lieu de noter que les politiques d’encouragement des jeunes à l’autoentrepreneuriat sont légion.

Or, c’est leur implémentation et leur réussite qui pose problème, surtout qu’en fonction des contextes, les considérations politiques prennent le dessus sur les urgences socio-économiques.

Crowdfunding
Il n’empêche que la crise née de la Covid a illustré la nécessité de doter les jeunes de mécanismes qui leur permettent de se prendre en charge. Aujourd’hui, malheureusement, il n’y a pas encore d’initiatives continentales portées par l’Union Africaine qui réussisse à ce niveau.

Mais, pour Zakaria Fahim, des mécanismes qui ont fait leurs preuves ailleurs doivent être lancés sur le continent : «En plus du statut de l’autoentrepreneur, je pense notamment au crowdfunding ou encore au Small usiness act for Africa, dont l’objectif est de contribuer à la lutte contre le secteur informel». Cette dernière initiative, lancée en février dernier, constitue une proposition pour permettre aux PME africaines de surmonter l’impact de la crise de Covid-19 et de se projeter dans l’après-pandémie.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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