Réunions BM-FMI : le Maroc appelle à appuyer sa stratégie d’inclusion financière
En marge des réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, organisées du 20 au 24 avril, à Washington, la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, a tenu une réunion avec la DG du FMI, avec la participation en mode virtuel du Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. L’occasion pour le Wali de BAM d’appeler l’institution de Bretton Woods à appuyer la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière, pour les femmes, les jeunes et les TPE, pour réduire la fracture économique et sociale dont ces catégories d’acteurs sont victimes.
Une délégation marocaine conduite par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, a eu d’intenses activités à Washington à l’occasion des travaux des réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI).
Tenu du 20 au 24 avril, ce conclave a accueilli une série de rencontres importantes, notamment la réunion du Comité de développement conjoint du GBM et du FMI et les réunions du Groupe consultatif africain avec le président du GBM, David Malpass, et la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
En sa qualité de présidente du groupe de pays au sein du Comité de développement, constitué, outre du Maroc, de l’Afghanistan, de l’Algérie, du Ghana, de l’Iran, du Pakistan et de la Tunisie, Nadia Fettah a souligné «l’importance de recourir à la numérisation pour promouvoir une croissance vigoureuse et inclusive, d’une part, et de mettre en œuvre une action collective urgente pour remédier à la crise de la dette qui se profile dans les pays en développement, d’autre part».
Faire face aux défis de surendettement et d’insécurité alimentaire
Lors des réunions du Groupe consultatif africain avec la directrice générale du FMI et le président du GBM, tenues respectivement les 21 et 22 avril 2022, sous sa présidence, Nadia Fettah, présidente du Caucus africain pour l’année 2022, a mis l’accent sur les défis auxquels sont confrontés la plupart des pays du continent, notamment, le surendettement, l’insécurité alimentaire, les fragilités et l’adaptation aux changements climatiques, qui se sont accentuées avec le déclenchement de la crise ukrainienne et son impact sur les prix des produits énergétiques et alimentaires.
À cet égard, la ministre de l’Économie et des finances a salué les initiatives des institutions de Bretton Woods pour aider les pays fragiles à revenu faible et intermédiaire à faire face à ces défis, tout en appelant ces deux institutions, compte tenu de leur positionnement de référence, à un «réexamen de l’architecture financière mondiale actuelle pour l’adapter aux besoins spécifiques de financement du développement des pays africains». En marge de cet événement, la ministre de l’Économie et des finances a tenu une réunion avec la DG du FMI, avec la participation en mode virtuel du Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri.
Lors de cette rencontre, Nadia Fettah a mis en avant la volonté du gouvernement marocain de poursuivre la dynamique des réformes engagées par le Royaume, conformément aux Hautes orientations du roi, en particulier le programme de généralisation de la protection sociale, le plan de relance économique et la réforme du secteur des établissements et entreprises publiques.
La ministre a également salué les initiatives lancées par le FMI, sous le leadership de Kristalina Georgieva, afin de mieux répondre aux besoins de financement des pays en développement, a ajouté le communiqué.
Intégration économique et sociale des TPE
Abondant dans le même sens, le Wali de Bank Al-Maghrib a commencé par saluer les efforts du FMI, avant de s’attarder sur la stratégie nationale d’inclusion financière «en tant que véhicule d’intégration économique ciblant particulièrement les femmes, les jeunes et les très petites entreprises».
En fait, le Maroc aimerait accélérer la mise en œuvre de sa stratégie nationale d’inclusion financière où d’importants progrès ont été enregistrés, mais également où d’importants défis sont encore à relever pour réduire la fracture économique et sociale dont sont victimes les femmes, les jeunes, les ruraux et les TPE.
En effet, les femmes, les jeunes et les ruraux sont des populations très touchées par l’exclusion financière, principalement en raison de facteurs économiques et culturels. Mais, également, à cause de leur faible niveau d’éducation financière. Le développement d’offres alternatives, telles que les comptes de paiement, la micro-épargne et la micro-assurance, plus accessibles aux populations exclues, favoriserait leur inclusion financière.
Les TPE, les micro-entreprises et les auto-entrepreneurs sont aussi faiblement bancarisés. Seulement 48% d’entre eux ont un compte bancaire et 6% recourent au crédit bancaire. Trois principaux freins nuisent à leur bancarisation : leur faible taux d’activité (45%), leur faible besoin en financement (41%) et leur manque de confiance dans le secteur bancaire.
Il faut travailler sur trois leviers pour les inciter à recourir au financement bancaire : le coût du crédit, le montant des échéances et la souplesse à accorder en cas de difficultés de paiement.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO