Province de Sefrou : deux ans de plus pour le barrage de M’Dez
Très attendu par les agriculteurs de la province de Sefrou, les travaux de construction du barrage de M’dez accusent beaucoup de retard et atteignent à peine 70%. Après la défaillance de l’entreprise chargée de sa construction, le ministère de tutelle relance l’appel d’offres et attribue le projet à la SGTM, seul candidat. De ce fait, le barrage ne sera pas opérationnel avant 2024, sachant qu’il faut au moins 12 mois pour son remplissage.
Après la défaillance de l’entreprise qui construisait le barrage de M’Dez, le ministère de l’Équipement a décidé de relancer l’appel d’offres de ce projet pour assurer la poursuite des travaux. L’achèvement du barrage a été attribué à la société SGTM, seul candidat, pour une enveloppe 390 MDH, sachant que l’investissement global est de 1,5 MMDH.
Actuellement, les travaux de construction du barrage atteignent à peine 70%, sachant que ce projet, très attendu par les agriculteurs de la province de Sefrou, aurait dû être opérationnel en 2019.Selon les dernières informations de la Direction régionale de l’agriculture, le barrage ne sera pas opérationnel avant 2024, sachant qu’il faut au moins 12 mois (de plus) pour son remplissage.
Par ailleurs, le chantier relatif au transfert d’eau, à partir du barrage et qui dépend du ministère de l’Agriculture, avance conformément au programme. Les travaux de SGMT concernent l’exécution des travaux de génie civil, notamment l’achèvement de la construction des ouvrages de mise hors d’eau du chantier, l’aménagement des accès supplémentaires nécessaires aux travaux et la réalisation des installations de chantier, ainsi que l’achèvement de la construction du barrage et de ses ouvrages annexes.
La société doit également procéder à la mise en place des dispositifs d’auscultation des ouvrages, la réalisation des routes, ouvrages de franchissement et plateformes à caractère définitif, desservant la crête du barrage et les ouvrages annexes, en plus des travaux de réalisation de la route d’accès à l’édifice. Le barrage permettra l’irrigation de la zone de Saiss avec près de 125 millions m3 chaque année et de satisfaire le besoin de la population en eau potable.
Il sera bénéfique à plus de 4.800 agriculteurs via l’amélioration du rendement de leurs terres agricoles. La réalisation de cette infrastructure aura également d’importantes retombées socio-économiques, grâce à la création d’emplois, l’amélioration des qualifications de la main-d’œuvre locale et le développement de l’écotourisme, à la faveur de l’exploitation de la retenue du barrage qui sera d’une capacité de 700 millions m3.
Une infrastructure hydrique de grande envergure
Le projet repose sur un mode d’approvisionnement gravitaire sur 20.000 ha et de pompage sur 10.000 ha. Il a pour but la résorption du déficit de la nappe de Saiss (actuellement estimé à -100 Mm3/an), ainsi que la sauvegarde de l’agriculture irriguée au niveau de la plaine, tout en garantissant la pérennité de la production agricole et en augmentant la valorisation de l’eau et l’intensification de la mise en valeur agricole.
Le projet vise, en outre, l’amélioration des revenus des agriculteurs de 30.000 à 50.000 DH/ha et enfin le désenclavement de la population rurale. À fin 2019, ce projet a été marqué par le début des travaux au niveau de l’adducteur principal (60 km de long dont 3 tunnels hydrauliques de 4 km, ainsi qu’une panoplie d’ouvrages de régulation et de protection). Les travaux du réseau de distribution ont été lancés en 2020.
En parallèle aux travaux de construction du barrage de M’dez, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a mobilisé une enveloppe de 121 MDH pour des projets d’amélioration de l’accès à l’eau potable. Ces projets, qui seront réalisés dans la province de Sefrou, concernent les centres de Ribat Al Khayr, Lmanzel, Imouzzer Kandar et Aghbalou Akourar, ainsi que les communes de Lbhalil, Al-Araj, Ighzaran, Kandar Sidi Khiar, Aïn Chegag et Ahl Sidi Lahcen.
Parmi ces projets, trois sont en cours de réalisation à Ribat Al Khayr.Situé sur l’Oued Sebou, à 58 km au sud-est de la ville de Sefrou, cet édifice constituera une infrastructure hydrique de grande envergure, qui permettra de capter, dans le cadre de la sauvegarde de la plaine de Saïss, les ressources hydriques des zones excédentaires pour faire bénéficier d’autres zones à potentiel de développement ou qui connaissent un déficit pluviométrique. Cela dit, il faut rappeler que la province de Sefrou dispose d’un emplacement géographique favorable puisqu’elle profite du cours d’eau d’Oued Sebou, du barrage Allal El Fassi et des sources d’Ain Regrague, Louata et Timdrine.
Elle se caractérise aussi par une pluviométrie moyenne annuelle de 350 mm. Il faut noter que pour accélérer la construction d’éléments clés du réseau d’acheminement d’eau entre le barrage M’Dez et la plaine de Saïss, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a accordé un prêt souverain de 150 millions d’euros pour le financement des projets de conservation et de gestion durable des eaux des plaines de Saïss (phase II) et du Garet dans la région de l’Oriental.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO