Conjoncture : le commerce de gros reprend des couleurs
87% des grossistes s’attendaient à ne pas subir de dommage sur leurs volumes de vente au premier trimestre 2022. Et c’est ce qui s’est, apparemment, produit. Du coup, les grossistes, qui sont sur un trend haussier de leur activité, sont optimistes pour le reste de l’année. Pas du tout perturbés par la guerre russo-ukrainienne, ils pensent que leur activité va prochainement retrouver une vraie dynamique.
Bonne nouvelle : le commerce de gros n’est pas trop perturbé par la guerre russo-ukrainienne! C’est ce qui explique pourquoi les anticipations des grossistes pour le premier trimestre de l’année 2022, qui vient de s’achever, se sont, grosso modo, réalisées, et que les professionnels sont plutôt confiants pour le reste de l’année.
En effet, selon les anticipations des grossistes, qui ressortent de l’enquête trimestrielle de conjoncture du Haut Commissariat au plan (HCP), 69% d’entre eux s’attendaient à une stabilité du volume global de leurs ventes durant le premier trimestre 2022 et 18% à une hausse sur la même période. Autrement dit, 87% des grossistes s’attendaient à ne pas subir de dommage sur leurs volumes de vente.
Au final, la hausse des ventes s’est réalisée chez les professionnels du «Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication» et chez ceux des «Autres commerces de gros spécialisés». Par contre, les professionnels du «Commerce de gros d’autres équipements industriels» ont enregistré un recul de leurs ventes au premier trimestre 2022. Pourtant, les commandes prévues étaient d’un niveau normal.
75% des grossistes ont retrouvé le niveau normal de commandes…
En effet, 75% des chefs d’entreprises s’y attendaient, tandis que 15% d’entre eux pensaient à un niveau inférieur à la normale. Ceci étant, au niveau de l’emploi, 70% des grossistes s’attendaient à une stabilité des effectifs, contre 27 qui étaient convaincus que les effectifs allaient s’inscrire à la hausse. Autrement dit, même si 28% des chefs d’entreprise s’attendaient à devoir gérer avec une trésorerie difficile, la reprise est bel et bien là. «Notre activité n’est pas très affectée par la guerre en Ukraine.
La plupart des équipements que nous vendons proviennent, en général, du continent asiatique où il y a une autre menace qui guette, à savoir le risque de fermeture du port de Shanghaï à cause du Covid-19 qui sévit dans cette ville», a notamment déclaré Mohamed S., grossiste en matériel informatique, qui a préféré garder l’anonymat. En effet, en raison de la recrudescence des cas de Covid-19 dans cette ville chinoise, les autorités ont commencé à confiner la ville. Mais, le port de Shanghai, premier port de commerce du monde pour le trafic conteneurs comme pour le tonnage, ne risque pas d’être fermé.
Parce que, «si Shanghai s’arrêtait complètement, de nombreux cargos internationaux se retrouveraient [à attendre] en mer de Chine orientale et cela aurait un impact sur l’ensemble de l’économie nationale et sur l’économie mondiale», est-il expliqué.
…Malgré une légère hausse de prix
Donc, le transport international via le port de Shanghaï va se poursuivre, la reprise du commerce de gros aussi. D’ailleurs, les professionnels sont optimistes pour le reste de l’année, une période où ils pensent pratiquement tous que leurs activités vont retrouver une vraie dynamique.
Disons, tant mieux! Puisqu’en ce mois sacré de Ramadan qui débute, certains commerces et ménages se refont «une beauté», notamment en achetant de nouveaux équipements. Ceci même si les prix des légumes ont recommencé à monter (voir encadré).
En tout cas, les grossistes sont loin des difficultés qu’ils ont vécu au 4e trimestre 2021 où 14% ont enregistré une baisse de leurs ventes, contre 29% d’entre eux qui ont connu une hausse de leurs ventes. L’augmentation des ventes a été notamment enregistrée par les professionnels du «Commerce de gros d’autres équipements industriels», du «Commerce de gros de biens domestiques», du «Commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants» et des «Autres commerces de gros spécialisés (combustibles, minerais et métaux)».
L’emploi était globalement stable chez 79% des chefs d’entreprise. Les stocks de marchandises étaient aussi situés à un niveau normal et la tendance observée sur les prix de vente affichait une hausse selon 42% des grossistes.
Les prix des légumes repartent à la hausse
En ce début du mois sacré de Ramadan, les prix des légumes sont repartis à la hausse dans les marchés de gros, et par ricochet dans les marchés de détail. C’est ce que révèle la mercuriale des prix de légumes du mercredi 30 mars, fourni par la MAP.
Il en ressort que la pomme de terre est à 5 ou 6 DH le kilogramme, l’oignon (7-8 DH/kg), la tomate (10-12 DH/kg), le poivron (8-10 DH/kg), la carotte (4-7 DH/kg), l’aubergine (6-7 DH/kg), le concombre (5-8 DH/kg), la courgette (9-11 DH/kg), le chou-fleur (6-9 DH/kg), le choux (3,5-8 DH/kg), le haricot (13 et 15 DH/kg)…
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO