Maroc

Couverture sociale des agriculteurs. Un chantier valorisant

En ligne de mire, le programme de digitalisation des processus du ministère et le service aux agriculteurs, lequel occupe une place importante chez les professionnels. Une base de données est mise en place dans le cadre de la couverture médicale et sociale des agriculteurs.

La généralisation de la couverture sociale est un chantier national de grande envergure. Devoir assurer la protection sociale pour les agriculteurs marocains s’avère être aussi un cheval de bataille pour le ministère de l’Agriculture.

Justement, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi-cadre n° 09.21, relative à la généralisation de la protection sociale, le ministère de l’Agriculture a lancé, depuis l’annonce de la nouvelle stratégie Génération Green, une étude détaillée pour déterminer les catégories et les grilles de cotisation de la population des agriculteurs en étroite collaboration avec les partenaires gouvernementaux et les interprofessions agricoles.

En sa qualité d’organisme de liaison, le ministère a lancé une campagne de collecte de données sur les agriculteurs en vue d’élaborer les listes des agriculteurs avec les informations requises pour leurs immatriculations à la CNSS. «Pour cela, un système d’information centralisé a été développé.

Ce système est conçu pour permettre la collecte, la mise à jour et le contrôle des données sur les agriculteurs à tous les échelons de l’administration (central, régional et local)», affirme Arrach Redouane, Secrétaire général du département de l’Agriculture.

Ce dernier tient à rappeler dans ce sens que «la donnée est au cœur de la vision de la transformation digitale du secteur agricole. Si la technologie est le moteur de la transformation, la donnée en est le carburant».

La base de données, une étape importante
En tout cas, il faut noter qu’en termes de gestion des données, la relation entre le ministère et la CNSS est basée sur la continuité.

La collaboration ne s’arrête pas à la transmission de la liste, mais le gros du travail consiste dans la mise à jour continue et régulière et le suivi de l’atteinte des résultats.

Arrach affirme que «notre approche est orientée résultat et trajectoire d’impact. Par conséquent, la mise en place de cette base de données permettra un suivi individualisé de l’impact sur les bénéficiaires».

Pour ce qui est de l’alimentation de la base de données, il faut savoir que le ministère dispose d’une forte présence territoriale et pratiquement tous les programmes de développement se font en interaction directe avec les agriculteurs.

Le département entretient aussi une bonne connaissance de sa population cible. D’ailleurs, sa base de données a été alimentée par les données collectées par les services du ministère de l’Agriculture dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 15-98 et 15-99.

Cette opération est également facilitée par l’existence de listes des irrigants, des éleveurs bénéficiant de vaccination, de distribution d’orge, des betteraviers, des bénéficiaires du Fonds de développement agricole (FDA), etc.

Un rôle crucial
Il faudra, par ailleurs, noter que la loi sur le Registre national agricole, qui a été adoptée en conseil de gouvernement, représente un pas de géant dans la constitution des listes d’agriculteurs.

Une fois le cadre légal et les textes d’application publiés, la mise à jour se fera conformément à la loi à partir des sous-registres du ministère, à savoir les registres sanitaires de l’ONSSA, le registre des aides du FDA, le registre des irrigants, le registre des éleveurs laitiers, des éleveurs des petits ruminants de l’ANOC, etc. En résumé, la nature des interventions du ministère lui confère la capacité de mettre à jour les listes et registres.

Concernant la gestion de cette base de données, il faut savoir qu’elle se fera selon les bonnes pratiques connues de gestion des bases de données.

Mais ce qui est intéressant dans notre cas c’est la connexion de cette base avec l’ensemble des autres données agricoles, commerciales, sociales, économiques et climatiques, pour en faire une big data. La mise en œuvre du Registre national agricole va apporter un coup d’accélération à ce projet.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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