Ouverture des frontières : le gouvernement insiste sur la 3e dose
Accompagnés des ministres de la Santé et de l’Intérieur, le Chef du gouvernement a convoqué, lundi matin, les chefs de partis politiques représentés au Parlement pour leur demander d’agir en faveur de la troisième dose pour laquelle le taux de vaccination ne serait pas encore satisfaisant. Il faudrait certainement s’attendre à ce que ce sésame soit exigé lors des entrées et sorties du territoire national, à partir du 7 février prochain.
Que faut-il faire pour accélérer la vaccination massive à la troisième dose dans le Royaume ? Le gouvernement semble avoir trouvé un nouveau levier. C’est celui qui va sans doute consister à exiger des voyageurs en partance et en provenance du Maroc de présenter un pass vaccinal où figure ce sésame. Une annonce officielle sera certainement bientôt faite dans ce sens, notamment pour faire connaître à tous quelles sont les conditions pour entrer au Maroc à partir du 7 février prochain, date d’ouverture officielle des frontières depuis leur fermeture le 29 novembre dernier, pour éviter une propagation du variant Omicron. De l’avis d’un épidémiologiste, qui suit de très près l’évolution de la situation pandémique et qui a requis l’anonymat, «c’est ce qu’il faut retenir de la rencontre que le Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, a tenu dans la matinée du lundi 31 janvier, avec les chefs des partis politiques représentés au Parlement, en présence d’Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, et de Khaled Ait Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale». Selon lui, cette réunion était organisée dans le but de demander à ces derniers de sensibiliser leurs militants sur la nécessité d’accélérer le rythme de la campagne de vaccination en vue de parvenir à l’immunité collective, notamment les vaccinations à la troisième dose qui sont encore très en-dessous des objectifs escomptés.
Il faut accélérer la vaccination….
En effet, le communiqué diffusé par le cabinet du Chef du gouvernement à l’issue de la réunion explique que «face à la décision audacieuse de procéder à l’ouverture des frontières, l’ensemble des citoyennes et citoyens doivent recourir massivement à la prise de la troisième dose du vaccin, pour renforcer l’immunité collective de notre société et de la préserver, afin de garantir un retour à la vie normale». Selon le gouvernement et les partis politiques, c’est la voie pour préserver les acquis. Ils sont unanimes à considérer que la décision d’ouverture des frontières ne saurait être efficiente, que si elle s’accompagnait du respect total de toutes les mesures de prévention, et du respect de toutes les directives émises par les autorités publiques visant à contenir la propagation de tous types de variants du virus Corona. Bref, «au vu de la situation, les participants à la réunion se sont accordés sur l’impératif, pour le gouvernement et les différents partis politiques, de continuer à jouer un rôle actif dans l’encadrement et la sensibilisation des citoyennes et des citoyens à l’importance de la participation massive à la campagne de vaccination pour les catégories non vaccinées, afin d’accélérer le rythme de la campagne et compléter le schéma vaccinal avec la troisième dose, en vue de renforcer leur immunité et d’éviter toute complication potentielle en cas d’infection, la vaccination étant le seul moyen de parvenir à une immunité collective et de ramener à la normale la vie publique dans notre pays», explique le communiqué.
…parce c’est une décision audacieuse d’ouvrir les frontières
À signaler que cette rencontre a également été l’occasion de saluer le lancement, par le Roi, de la construction d’une usine de production du vaccin contre le virus du Covid-19 et d’autres vaccins, en tant que projet structurant qui contribuera à sécuriser la souveraineté vaccinale du Royaume et de l’ensemble du continent africain, et fera du Maroc, à terme, un pôle biotechnologique mondial capable de sécuriser les besoins sanitaires du continent à court et long termes.
Elle a également permis de rappeler l’importance des mesures économiques et sociales devant être prises par le gouvernement. Ont pris part à cette réunion, Mohamed Aujar pour le Rassemblement national des indépendants, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité, Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Driss Lachguar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, accompagné de Mohamed Ouzzine, Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Sajid, secrétaire général de l’Union constitutionnelle, Jamaa El Moatassim, pour le Parti de la justice et du développement, Abdessamad Archane, secrétaire général du Mouvement démocratique et social, Mostafa Benali, président du Front des forces démocratiques, Ahmed Sbai, pour le Parti socialiste unifié, et Tahar Mouhouche pour le Congrès national ittihadi.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO