Fès : la capitale spirituelle célèbre sa Journée annuelle
Depuis janvier 2011, Fès célèbre tous les 4 janvier sa fondation en l’an 808. De nombreuses activités pour mettre en valeur l’histoire et le patrimoine de la ville sont programmées.
Douze siècles, un anniversaire qui se fête dignement ! C’est ce qu’a prévu la ville de Fès qui célèbre aujourd’hui sa Journée annuelle, proclamée en janvier 2011 et qui coïncide avec la pose en l’an 808 de ses premières fondations. Réputée mondialement comme cité gardienne de son patrimoine, ouverte sur le monde et attachée à son style de vie, la capitale spirituelle du Royaume a prévu une messe publique de débat, de questionnement et d’initiatives. Classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, la cité idrisside subjugue par la profusion de ses monuments, dont ses 9.000 maisons historiques, ses 11 médersas, ses 43 écoles coraniques, ses 83 mausolées et ses 176 mosquées, son université Al Quaraouiyine, outre ses 1.200 ateliers d’artisanat d’art et ses grandes tanneries traditionnelles. La cité, un espace d’art et de culture et de spiritualité par excellence, constitue bel et bien un modèle vivant de la ville méditerranéenne et arabo-musulmane. Aux splendides borjs et pittoresques murailles, Fès tente, tant bien que mal, de retrouver son lustre d’antan et de relever les défis pour assurer son développement local et favoriser son décollage économique.
Protection du patrimoine
La Journée annuelle de Fès, instituée en 2011, à l’initiative de nombreuses associations de la société civile actives dans les domaines de la préservation du patrimoine, de la protection de l’environnement et de la diffusion des valeurs de citoyenneté, demeure une opportunité de mobilisation et d’examen des mécanismes à même d’élaborer une vision prospective de la ville, d’accompagner son expansion urbanistique et la remettre sur les rails du développement durable. Et les initiatives et les projets de développement destinés à rendre à la ville son rayonnement culturel et son lustre d’antan ne manquent pas. L’on peut citer, entre autres, le programme de restauration de 27 monuments et sites historiques de la Médina de Fès, de quelque 4.000 bâtisses menaçant ruine, ainsi que des tanneries, des ponts et des médersas édifiées par la dynastie des Mérinides aux 13e et 14e siècles, lancé avec des investissements de plus de 615 millions de DH. Cette opération vise à insuffler une nouvelle dynamique socio-économique et culturelle dans un contexte chargé d’histoire et de patrimoine, selon l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER-Fès). L’objectif est également d’assurer la pérennité des monuments, tout en érigeant ces sites en outils de création d’emplois et de richesse et dont les revenus seront réinjectés dans les opérations de conservation du patrimoine culturel de la médina.
Une enveloppe de 583 MDH pour la vieille médina
Une autre initiative concerne la dynamisation de la cité et la promotion de son patrimoine, à travers l’ouverture des célèbres foundouks, Chemmaïne-Sbitriyine, Barka et Staouniyine, situés au cœur de la médina de Fès, à des activités de l’artisanat en voie de disparition et à des services culturels et touristiques. Il importe aussi de mettre en valeur, dans ce cadre, le programme complémentaire pour la valorisation de l’ancienne médina de Fès qui mobilise une enveloppe budgétaire de 583 millions de DH. Il vise à rendre la ville attractive pour la population, notamment la classe moyenne, mais aussi pour les visiteurs. Les projets inscrits dans le cadre du programme complémentaire concernent six axes majeurs, dont la réhabilitation de 11 monuments historiques et lieux emblématiques, la restauration des lieux de culte, les activités d’artisanat et de commerce traditionnel et autres 37 sites, dont 30 fontaines, outre la réhabilitation du site historique de Dar Al Makina.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO