Maroc

Rabat-Salé-Kénitra: l’impact du Covid sur l’Emploi

Les défis sont de taille en matière d’emploi à Rabat-Salé-Kénitra qui fait partie des régions qui enregistrent un taux de chômage élevé. La veille prospective de l’ANAPEC sur le marché de l’emploi, au titre de 2020, permet d’identifier les secteurs d’activité porteurs dans la région, ainsi que les besoins en formation d’adaptation.

La Région de Rabat-Salé-Kénitra, qui concentre 21,1 % des fonctionnaires à l’échelle nationale, a enregistré en 2020 un taux de chômage de 12,7%, contre 10,7% en 2019, et un taux d’activité de 44,2%, contre 45,5% en 2019, selon le rapport de veille prospective de l’ANAPEC sur le marché de l’emploi au titre de 2020. Elle fait partie des cinq régions qui concentrent presque sept chômeurs sur dix, d’après les dernières statistiques du Haut-commissariat au Plan. Elle vient en effet après celle de Casablanca-Settat (12,9%), comme le relève la note d’information du HCP relative à la situation du marché du travail au 3e trimestre de 2021. Ainsi, les défis sont de taille pour promouvoir l’emploi et lutter contre le chômage dans un contexte marqué par le Covid. À cet égard, le président de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, Rachid El Abdi, estime que le potentiel dont dispose la région et l’importance de ses infrastructures lui permettent de relever les défis en matière d’employabilité pour les années à venir.

Identifier les secteurs générateurs d’emplois
L’heure est à la mobilisation et à la conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs concernés pour donner un coup de fouet à l’emploi des jeunes à travers la mise en place de nombre de mesures concrètes sur la base des études déjà réalisées. À ce titre, l’enquête de l’ANAPEC sur le marché de l’emploi constitue une base factuelle de prise de décision. La veille prospective 2020 permet d’identifier les secteurs d’activité porteurs dans la région, ainsi que les besoins en formation d’adaptation. L’étude a concerné 807 entreprises exerçant dans plusieurs secteurs : les activités de services administratifs et de soutien, la formation, la santé humaine et l’action sociale, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’offshoring, le tourisme, le commerce, la construction, les activités financières et d’assurance, l’automobile, l’agriculture, le textile, les industries manufacturières, l’agroalimentaire… Il en ressort que Rabat-Salé-Kénitra se hisse en tête des régions en termes de besoin exprimé en recrutement, suivi par Tanger-Tétouan-El Hoceima et Casablanca-Settat. Plus d’un tiers des besoins en recrutement dans la région concerne le secteur de l’automobile (38%), suivi des nouvelles technologies et de l’offshoring (15 %), du textile (15 %), des activités de services administratifs et de soutien (9%)… Les profils juniors représentent les trois quarts de ces besoins. L’étude a recensé un besoin de recrutement de 11.640 personnes dans la région auprès des 807 entreprises interrogées contre 26.870 personnes recensées par l’enquête de 2019 auprès de 473 entreprises. Uniquement 53% des entreprises approchées ont déclaré vouloir recruter. En effet, 433 entreprises seulement ont déclaré avoir un besoin en recrutement pour la fin 2020 et/ou en 2021.

La digitalisation gagne du terrain en entreprise
Pour ce qui est de l’impact du Covid, pour 88 % des entreprises, il s’est manifesté à travers la baisse du chiffre d’affaires alors que 43 % des entreprises ont réduit leurs heures de travail ; 36 % ont baissé leurs effectifs et 35 % ont gelé leurs projets de recrutement. S’agissant du mode d’emploi, le présentiel reste le mode de travail le plus adopté par 80% des entreprises, et le besoin de digitaliser l’activité a émergé chez 47% des entreprises. Ces données permettent d’orienter la politique d’emploi régional en vue de promouvoir l’employabilité dans les secteurs clés. Par ailleurs, en matière de formation, quelque 198 ont manifesté leurs besoins pour la formation d’adaptation de leurs futures recrues et 119 en ont donné les détails en matière de profils demandés :  téléconseiller (779), opérateur de production (600), agent de production (220), agent de nettoyage (125), administrateur comptabilité/finance (105), enseignant (103), opérateur sur machines spéciales de confection (100), agent commercial (88), accompagnateur des écoles (83) et agent technique d’élevage (52).

Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO Docs



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