ONU : la Chine prévient contre la pan-sécurisation des questions climatiques
Lors d’une réunion controversée, le Conseil de sécurité a rejeté, lundi, un projet de résolution visant à intégrer les risques sécuritaires liés au climat en tant qu’élément central des stratégies de l’ONU en matière de prévention des conflits.
Un représentant chinois a appelé, lundi, à éviter la pan-sécurisation des questions climatiques. Notant que la Chine «ne s’éloignerait pas d’une discussion sérieuse» sur la question des risques sécuritaires liés au climat, Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations-Unies, a indiqué, devant le Conseil, qu’il fallait «éviter la pan-sécurisation des questions climatiques». Lors d’une réunion controversée, le Conseil de sécurité a rejeté un projet de résolution qui aurait intégré les risques sécuritaires liés au climat en tant qu’élément central des stratégies de prévention des conflits de l’ONU visant à contrer le risque de reprise des conflits. Par un vote enregistré de douze voix pour, deux contre (Inde et Russie) et une abstention (Chine), le Conseil, agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations-Unies, a rejeté le projet en raison du vote négatif d’un membre permanent du Conseil. Dans ses remarques explicatives après le vote, Zhang a déclaré que le mécanisme de transmission du changement climatique aux risques de sécurité «était loin d’être clair». «L’analyse des risques sécuritaires liés au climat doit être fondée sur un contexte spécifique avant qu’il soit possible de tirer une conclusion d’une quelconque importance pratique», a-t-il déclaré. «Considérer arbitrairement le changement climatique comme le seul défi sécuritaire pour l’humanité n’est pas une attitude scientifique. Et cela ne sera pas bénéfique pour la coopération internationale sur le changement climatique ou pour une résolution efficace des conflits», a-t-il ajouté en concluant qu’«au contraire, cela peut, en fait, distraire l’attention sur des questions essentielles et avoir un impact négatif».
Renforcement de la coopération Sud-Sud
Concernant les efforts déployés de longue date par la Chine pour s’attaquer au problème du climat, Zhang a déclaré que la Chine «avait toujours participé activement à la coopération internationale pertinente et joué un rôle responsable et constructif». «Nous avons apporté des contributions importantes à la conclusion, à l’entrée en vigueur et au suivi de la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Au moment où cet accord a rencontré de sérieux revers, la Chine n’a pas changé d’avis et l’a appliqué de manière inébranlable», a-t-il ajouté. «La Chine a, également, pris des mesures pratiques dans le cadre de la coopération Sud-Sud pour faire de son mieux en vue d’aider d’autres pays à faire face aux défis du changement climatique», a-t-il estimé en indiquant que «la Chine fera tout son possible pour remplir l’ensemble des engagements qu’elle a pris». Selon lui, «La Chine a toujours adopté une attitude positive à l’égard de tout ce qui est favorable à la gouvernance environnementale mondiale et bénéfique pour les pays en développement.
«À ce jour, ce qui préoccupe le plus ces derniers, comme le Secrétaire général Antonio Guterres l’a souligné à plusieurs reprises, c’est que les pays développés doivent sérieusement mettre en œuvre leurs engagements dans les domaines du financement climatique, du transfert de technologies et de la construction des capacités», a-t-il ajouté. «Ce que le Conseil de sécurité devrait faire n’est pas un spectacle politique. Si certains pays accordent vraiment une grande attention au changement climatique, ils devraient alors soutenir le Conseil afin qu’il utilise son autorité unique pour établir un mécanisme de suivi et aider les pays développés à remplir leurs obligations, tout en s’assurant que leurs engagements sont honorés», a conclu l’ambassadeur.
Sami Nemli avec Agence / Les Inspirations ÉCO