Maroc

Maroc: la reprise économique se confirme

La reprise économique se confirme avec le rebond de la croissance tirée par la demande intérieure dans un contexte d’inflation maîtrisée et d’aggravation du besoin de financement de l’économie nationale.

Après deux ans de marasme économique sous l’effet de la crise sanitaire et économique, la croissance semble reprendre du poil de la bête. C’est du moins ce que nous apprend une note, très optimiste, du Haut commissariat au plan (HCP) qui fait ressortir une croissance de l’économie nationale à 15,2% au deuxième trimestre 2021, au lieu d’une forte baisse de 14,2% durant le même trimestre de l’année précédente.

Ce rebond, explique le HCP, est le fruit de la conjonction de nombreux facteurs, à savoir, notamment, le bon comportement des différents secteurs d’activité. Premièrement, la valeur ajoutée en volume du secteur primaire, après correction des variations saisonnières, a augmenté de 21,8% au cours du deuxième trimestre de l’année 2021 contre une baisse de 6,1% réalisée durant la même période en 2020. Cette évolution est due à la hausse de l’activité de l’agriculture de 18,6% au lieu d’une contraction de 7,6%, une année auparavant, et de celle de la pêche de 57,9% contre 10,5%. S’agissant de la valeur ajoutée du secteur secondaire, elle a connu une augmentation de 19,5%, après un recul de 15,6% au deuxième trimestre de l’année précédente. Ce rebond a été le résultat de la baisse de la valeur ajoutée de l’industrie d’extraction de 1,1% contre une hausse de 7,8%, conjugué à une progression de celle des activités.

Dans le détail, la croissance des industries de transformation a bondi de 22,8% au lieu de -20,8%, celle du bâtiment et travaux publics 21,9% contre -12,4%, et 15,5% au lieu de -11,5% pour ce qui est de l’électricité. Enfin, la valeur ajoutée du secteur tertiaire, de son côté, a connu une progression de 11,6% après avoir baissé de 14,6%, le même trimestre de l’année 2020. Elle a été marquée par la hausse des activités. Alors que les hôtels et restaurants ont affiché une croissance de 82,1% au lieu d’une forte baisse de 90,6%, les transports ont performé de 42,5% contre -60,4%, le commerce a augmenté de 30,2% au lieu de -25,5%. Les services rendus aux ménages et aux entreprises, ainsi que les services financiers et assurances, moins performants, ont réalisé des résultats encourageants. En plus de ces facteurs, sans doute à l’origine de ce rebond économique, s’ajoute la demande intérieure, qui a progressé de 16,7% au deuxième trimestre 2021 contre -12,7% à la même période de l’année 2020, contribuant ainsi pour 18,2 points à la croissance économique nationale contre une régression de 13,8 points.

Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une progression de 15,2% au lieu d’une réduction de 16,8%, contribuant pour 8,5 points à la croissance contre une contribution négative de 9,8 points. De même, la consommation finale des administrations publiques a connu une hausse de 4,8% contre 3%, avec une contribution à la croissance de 1,1 point contre 0,6 point.

De son côté, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks) a enregistré une progression de 28,9% au lieu d’une forte contraction de 15,1%, avec une contribution à la croissance de 8,6 points contre une régression de 4,7 points, durant le même trimestre de l’année précédente. Néanmoins, derrière ce tableau se cache une dégradation des échanges extérieurs de biens et services contribuant ainsi, de manière négative, à la croissance. En parallèle, le besoin de financement de l’économie s’est aggravé. L’investissement brut a atteint 33,4% du PIB contre 29%, durant le même trimestre de l’année précédente. Le besoin de financement de l’économie nationale a connu ainsi une progression, passant de 1,3% du PIB à 2,9%. Cet embellie des activités économiques, réalisé dans le contexte d’une inflation maîtrisée et d’une aggravation du besoin de financement de l’économie nationale, devrait se muscler les mois à venir coïncidant avec l’allégement plus généralisé du dispositif de restrictions en vigueur depuis plusieurs mois. Déjà, depuis vendredi 1er octobre, il a été décidé de repousser le couvre-feu à 23 heures et d’autoriser les activités jusque-là fermées, comme les hammams, les salles de sport et les salles de fêtes, à rouvrir leurs portes.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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