Casablanca-Settat : le RNI et le PAM loin devant
Le RNI et le PAM totalisent 47 sièges sur les 75 qui composent le Conseil régional de Casablanca-Settat. La carte politique du conseil de la ville a également changé.
Après la confirmation des résultats de plus de 95% des bureaux de vote des élections des membres du conseil régional de Casablanca-Settat, c’est le RNI qui vient en tête avec 26 sièges, suivi du PAM, 21 sièges, et de l’Istiqlal qui a remporté 17 sièges. Sur les 75 sièges du conseil, les trois formations totalisent 64 sièges, ce qui leur permettra de détenir les commandes durant ce mandat, en attendant l’annonce des alliances qui seront conclues.
La majorité relative, remportée par le RNI, lui permet de mener les négociations pour la formation du bureau du conseil, ainsi que celle des commissions en tenant compte des nouvelles données issues des urnes. Il faut dire que le renforcement de la présence du parti de la colombe au Conseil régional de Casablanca-Settat devra aussi faciliter l’obtention du quorum requis en vue de mettre en place les nouvelles structures régionales dans les plus brefs délais. D’un autre côté, les 11 sièges restants reviennent à l’UC (4 sièges), le PPS (3 sièges) et enfin l’USFP et le PJD (2 sièges chacun). Ces formations minoritaires au sein du conseil devront, par conséquent, coordonner leurs positions dans le but de contribuer aux pourparlers qui débuteront après l’annonce des résultats définitifs du scrutin. À noter que 22 partis, dont le Mouvement Populaire, n’ont pu décrocher aucun siège dans la plus haute instance délibérative du conseil.
Conseil de la ville, le PJD en 4e position
Pour le conseil de la ville, et en attendant la confirmation de près de 5% des voix, le RNI domine largement, avec 41 sièges sur les 131 du plus grand conseil communal du pays. Le PAM arrive en 2e position avec 26 sièges, talonné par l’Istiqlal (23 sièges). Le principal fait marquant reste la déroute électorale du PJD, qui a été moins ressentie au niveau des élections communales, avec une 4e place obtenue au conseil de la ville (18 sièges). Ce score a été réalisé grâce aux résultats de plusieurs circonscriptions à Casablanca. À noter surtout la faible représentation de plusieurs formations au sein des communes de la métropole.
C’est le cas de l’USFP avec un seul siège, alors qu’il figurait, des années durant, parmi les principaux acteurs dans cette instance. Les scores enregistrés par d’autres partis se caractérisent, de leur côté, par une nette amélioration, comparativement au mandat précédent, notamment pour l’UC (11 sièges), ainsi que le PPS (6 sièges). L’effacement constaté du MP au conseil régional est également constaté dans le conseil communal, avec un seul siège remporté. Pour rappel, les élections communales au sein de la métropole ont été tenues dans huit préfectures, avec un taux de 29% des candidats femmes, ce qui place Casablanca en tête des villes disposant d’une élite féminine. À souligner que si le taux de participation enregistré au niveau national (40%) reste plutôt faible, il n’en a pas moins nettement évolué par rapport aux élections de 2015, (32% seulement), ce qui dénote de la forte mobilisation des électeurs durant ce triple scrutin.
Les chantiers urgents
Le mandat régional et communal sera marqué par la pression du calendrier avant la tenue de la première session ordinaire des nouvelles instances élues. En tête de liste des priorités durant cette étape, la convergence des programmes des partis qui formeront la nouvelle majorité, ainsi que le choix des profils qui seront élus à la tête des structures décisionnelles au conseil régional et à celui de la ville. Les résultats provisoires du scrutin régional et communal montrent de leur côté que la formation de la nouvelle majorité devra s’aligner sur l’accord qui sera trouvé pour la formation de la majorité gouvernementale, ce qui sera crucial pour opérer un rapprochement entre les plans de développement nationaux, d’une part, et régionaux et communaux, d’autre part. À noter, par ailleurs, que ces derniers sont toujours en cours d’exécution.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO