Zone euro. L’inflation atteint son plus haut depuis 10 ans
Un nouveau plafond a été atteint par le taux d’inflation, en zone euro, avec la hausse enregistrée en août dernier. Le taux annuel relatif à la cherté de la vie a ainsi bondi à 3%, dépassant nettement l’objectif de 2% de la BCE, a annoncé mardi Eurostat, alors que la hausse des prix à la consommation inquiète les investisseurs.
Il s’agit du niveau le plus haut atteint depuis près de 10 ans, sachant que l’inflation en zone euro avait déjà augmenté en juillet à 2,2%, après 1,9% en juin.
Les analystes craignent aujourd’hui que les tensions récentes sur les prix n’engendrent une remontée des taux d’intérêt.
Toutefois, la Banque centrale européenne (BCE), tout comme la Fed, son homologue américaine, jugent le phénomène «temporaire». Il faut dire que la poussée inflationniste est liée à la flambée des prix de l’énergie et à des pénuries de composants dans l’industrie, elles-mêmes consécutives de la forte reprise économique qui a suivi la crise provoquée par la pandémie de coronavirus.
Pour de nombreux experts, la situation devrait se normaliser dans les prochains mois. A ce stade, la BCE n’envisage pas de resserrer sa politique monétaire accommodante. Son conseil des gouverneurs se réunira le 9 septembre pour en débattre. Le taux d’inflation annuel en zone euro n’avait plus atteint 3% depuis novembre 2011, a indiqué à l’AFP un porte-parole d’Eurostat.
Mais l’analyse des différentes composantes de l’indicateur montre le rôle majeur joué par le pétrole et le gaz.
En août, le secteur de l’énergie a enregistré la hausse annuelle la plus élevée, à 15,4%, loin devant les biens industriels hors énergie (+2,7%), l’alimentation, alcool et tabac (+2%) et les services (+1,1%).
Parmi les grands pays partageant la monnaie unique européenne, l’Allemagne a connu une inflation particulièrement élevée (3,4%), tout comme l’Espagne (3,3%), tandis que l’Italie (2,6%) et la France (2,4%) sont restées en-dessous de la moyenne du bloc. «Nous pensons que l’inflation dans la zone euro va encore augmenter dans les mois à venir.
Mais cela est dû à des forces temporaires qui devraient s’estomper l’année prochaine, laissant l’inflation (…) bien en dessous de 2% à la fin de 2022», a déclaré Jack Allen-Reynolds, un expert de Capital Economics, dans un communiqué.
«Les effets de la réouverture (de l’économie) et les problèmes d’approvisionnement pourraient s’intensifier au cours des prochains mois.
Mais nous pensons qu’ils commenceront à disparaître l’année prochaine, à mesure que la consommation et les échanges mondiaux reviendront à leurs normes pré-pandémiques, et que les producteurs (notamment de semi-conducteurs) seront en mesure d’augmenter leur production», a-t-il ajouté.
Agence