Stellantis : l’Italien Antonio Filosa succède à Carlos Tavares

Stellantis a annoncé mercredi le successeur de Carlos Tavares : c’est l’Italien Antonio Filosa, 51 ans, jusqu’à présent directeur pour le continent américain, qui prendra à partir du 23 juin la tête du géant automobile, dont les ventes ont chuté l’an dernier, en particulier aux États-Unis.
Le conseil d’administration du groupe «a élu à l’unanimité Antonio Filosa en tant que CEO (directeur général, NDLR), à l’issue d’un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes, mené par un comité spécial du conseil d’administration dirigé par son président exécutif, John Elkann», indique le constructeur dans un communiqué publié mercredi matin.
Stellantis, qui compte notamment les marques Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall, «tiendra une assemblée générale extraordinaire, qui sera convoquée dans les prochains jours, afin d’élire Antonio Filosa au conseil d’administration en tant qu’administrateur exécutif de la société», précise l’entreprise.
«Entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d’assurer une transition efficace, le conseil d’administration lui a accordé les pouvoirs de CEO, à compter du 23 juin», ajoute le groupe.
Un passage remarqué chez Fiat
Antonio Filosa, entré chez Fiat en 1999, était l’un des profils internes favoris pour prendre le poste de directeur général, vacant depuis la mise à l’écart de Carlos Tavares début décembre 2024. Originaire de Naples, il avait déjà été promu fin 2024 directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, et directeur de toutes les marques américaines (Chrysler, Dodge, Ram). Il lui avait été également confié, en février, la responsabilité d’une nouvelle direction mondiale de la qualité.
Chez Fiat, il a été directeur d’usine à Betim (Brésil) et responsable des achats pour la région Amérique Latine. Il a aussi été responsable de l’Argentine et des marques Alfa Romeo et Maserati pour la région Amérique Latine, à la fin des années 2010.
Sous sa direction, «la marque Fiat est devenue leader du marché sud-américain, et les marques Peugeot, Citroën, Ram et Jeep s’y sont considérablement développées», permettant au groupe de «renforcer son leadership dans la région», indique Stellantis.
«La création de l’usine de Pernambuco, l’un des plus grands centres automobiles d’Amérique du Sud, menée par Antonio Filosa, a permis le lancement de Jeep au Brésil» et «la marque est rapidement devenue n°1 hors des États-Unis», ajoute le groupe.
Une page se tourne
Le conseil d’administration de Stellantis, propriétaire des marques Peugeot, Fiat, Jeep et Chrysler, avait écarté début décembre Carlos Tavares en raison de désaccords, et promis que son successeur serait nommé «au premier semestre 2025» par un «comité spécial du conseil d’administration».
Antonio Filosa faisait partie des favoris, aux côtés du Français Maxime Picat et des Américains Mike Manley et Douglas Ostermann. En février dernier, Stellantis avait resserré son comité de direction et mis l’accent sur la qualité de ses véhicules, détricotant l’héritage laissé par son directeur général Carlos Tavares, tenant de la chasse aux coûts.
Après des premières années marquées par des profits record, la qualité décevante de certains modèles et des tarifs trop élevés par rapport à la concurrence ont participé à l’effondrement des ventes du groupe aux États-Unis en 2024, présenté comme une des raisons du départ de Tavares. Issu de la fusion en 2021 des groupes généralistes Peugeot-Citroen (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA), Stellantis fait face à une concurrence renforcée, notamment du côté des constructeurs chinois, et doit affronter impérativement ces problèmes de qualité, selon les analystes.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO