Gestion des RH : le ministère de la Santé explique sa stratégie
En plus de la hausse des effectifs formés annuellement, le plan stratégique de la qualification des ressources humaines du ministère de la Santé devra se focaliser sur plusieurs priorités durant l’année 2022.
La problématique du renforcement des ressources humaines dans le secteur de la santé a fait l’objet d’un débat durant deux jours à Skhirat et qui a réuni l’ensemble des intervenants dans le processus du recrutement dans le domaine sanitaire. La rencontre qui s’est déroulée les 25 et 26 juin a permis de mettre en avant les grandes priorités pour renforcer les effectifs travaillant dans le secteur, ainsi que pour la mise en œuvre du schéma de la déconcentration qui devra donner une nouvelle orientation à la gestion des RH du ministère et de ses délégations régionales.
Pour Adil Zniber, directeur des ressources humaines au ministère de la Santé, le principal enjeu est «la qualification du système de formation, le renforcement de la gestion régionale des ressources humaines, l’adoption de la digitalisation et la simplification des procédures, afin d’assurer une gestion exemplaire des ressources humaines du département de la Santé en 2021-2022».
Le plan stratégique 2021-2022 de développement des RH dans le secteur repose principalement sur la qualification du système de formation fondamentale et professionnelle à travers l’augmentation du nombre de sièges pédagogiques alloués à la formation des infirmières et des techniciens de santé au sein des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS) et les instituts relevant du ministère de la Santé, lesquels devraient passer de 3.000 sièges en 2020 à 4.000 au titre de la prochaine rentrée universitaire 2021-2022, a–t-il expliqué. Il s’agit de poursuivre les efforts destinés à la généralisation d’un ensemble de spécialités qui connaissent un manque de cadres au niveau de plusieurs régions, ainsi qu’à la création de nouvelles spécialités au niveau des ISPITS, dont l’infirmerie gériatrique, et au niveau des instituts de formation professionnelle dans le domaine de la santé.
Dans l’immédiat, l’État devra procéder à la qualification et l’accompagnement des instituts relevant du ministère de la Santé en ce qui concerne la modernisation des infrastructures et le renforcement des ressources humaines et logistiques qui s’y trouvent, sans oublier «l’étude et l’approbation des contrats de programmes de formation continue entre la direction des RH et les directions régionales de la Santé» , indique la feuille de route du ministère de la santé.
À côté de la mise en adéquation de la formation avec les besoins des unités hospitalières et des centres de santé, la priorité sera aussi accordée à la mise en place de mécanismes efficaces de coordination et d’accompagnement des services décentralisés, notamment dans le volet relatif à l’emploi.
Pour rappel, et à partir d’octobre prochain, le ministère de la Santé prévoit le lancement du deuxième bouquet des services du portail de gestion des ressources humaines «@SIRH», lequel comprend un ensemble de nouveaux services destinés au ministère de tutelle et aux fonctionnaires du département de la Santé. En ligne de mire, l’élaboration de la version finale du guide de référence des actes administratifs délégués et des prérogatives liées à la gestion des ressources humaines dans les services décentralisés.
finalité ultime de la déconcentration du pouvoir de décision est de garantir l’existence de services déconcentrés qualifiés, et considérés comme point focal de la politique nationale de santé offrant des prestations de proximité aux usagers. Les attributions qui ont été déléguées concernent principalement la gestion des ressources humaines et la gestion financière. Le souci primordial des nouvelles mesures est d’opérer un changement stratégique que le ministère de la Santé cherche à approuver au niveau des régions sanitaires, et qui est lié aux ateliers de la réforme du système de santé, indique le plan stratégique 2021-2022.
Gestion sanitaire : le modus operandi dans les régions
L’adoption du schéma directeur de la déconcentration du département de la Santé est synonyme d’un renforcement des attributions régionales. Ce schéma comprend d’importantes mesures qui permettraient d’apporter des changements radicaux au modèle de gestion déconcentrée en vigueur au ministère de la Santé depuis la création des services déconcentrés. C’est ainsi que le département de la Santé qualifie l’apport du schéma directeur de la déconcentration. Tout en renforçant les attributions confiées aux services déconcentrés du ministère de la Santé et en les dotant du pouvoir de décision, le document adopté en mai 2021 devra également fournir «tous les moyens nécessaires pour la consécration de la démarche du ministère, en donnant un rôle plus important aux directions régionales de santé et en consolidant la dimension régionale dans la gestion des affaires de santé». Parmi les engagements phares des décideurs centraux au niveau du ministère, «la mise en œuvre précise du schéma, ainsi qu’un accompagnement continu et un suivi constant des différentes mesures soulignées dans le schéma directeur, jusqu’à ce que l’objectif souhaité soit atteint, avec des répercussions positives sur l’habilitation de ce secteur vital».
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco