Maroc

Lutte contre la précarité : la convergence des programmes toujours à l’ordre du jour

Le bilan finalisé par le gouvernement pour mesurer l’impact des programmes lancés durant ce mandat montre la nécessité d’accélérer la mise en place du Registre social unifié dans l’objectif de mieux cibler les populations vivant dans la précarité.

Les données fraîchement publiées par le chef de gouvernement dans un document portant sur «le soutien aux catégories précaires et le renforcement de la protection sociale» montrent que la crise sanitaire n’a pas significativement retardé la cadence de réalisation des projets phares en la matière, durant ce mandat 2017-2021. En dehors du chantier de la couverture sociale, les principaux indicateurs recueillis portent sur les dotations réservées aux catégories sociales les plus vulnérables en vue de les insérer dans le circuit du soutien financier direct.

Il n’en demeure pas moins que le caractère épars des programmes impose d’accélérer le processus de mise en place du Registre sociale unifié (RSU) qui devra mettre un terme à la problématique du ciblage.

Les domaines d’intervention prioritaires des fonds publics
Le rapport porte essentiellement sur l’accès au logement décent. Durant la période 2017-2020, ce sont 608.128 logements qui ont été construits, soit 76% des 800.000 unités programmées jusqu’à fin 2021, avec une moyenne annuelle de 160.000 logements.

«Le programme des villes sans bidonvilles a permis d’améliorer le cadre de vie de 301.914 familles, soit 66% des familles ciblées par le programme, et près de 100% des familles recensées au début du programme», précise le rapport.

Pour le reste du programme, l’État compte traiter au moins 50% des 120.000 familles résidant encore dans les bidonvilles. D’autre part, les dotations réservées au Fonds d’appui à la cohésion sociale, destinées à la scolarité, seront portées à plus de 9,5 MMDH, avec un changement de l’appellation du fonds qui intégrera désormais le domaine de la protection sociale. Le rapport montre, par ailleurs, que les dépenses du fonds ont connu une hausse continue depuis l’année 2016, pour atteindre actuellement près de 5 MMDH.

L’un des principaux domaines d’action mentionnés dans le rapport a trait au programme d’accompagnement des personnes vulnérables, conçu dans le cadre de la 3e étape de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). 518 projets ont été financés pour un coût de plus de 508 MDH, dont une importante contribution de l’INDH qui dépasse 343 MDH.

Pour ce qui est des activités génératrices de revenus (AGR), il ressort que le soutien aux TPE naissantes a bénéficié d’un intérêt particulier durant ce mandat. Le bilan de l’année 2020 montre que 10 régions ont été concernées par le dispositif de soutien et d’accompagnement à la création des entreprises.

Dans un autre registre, le bilan du gouvernement cite également le soutien à la généralisation des classes du préscolaire et la lutte contre l’abandon scolaire, avec 132 projets réalisés.

Dans ce cadre, 2.025 classes de préscolaire ont été ouvertes dans les zones rurales, bénéficiant d’une dotation de l’ordre de 523 MDH. Enfin, et pour les projets d’infrastructures, le bilan de l’année 2020 montre que 541 projets ont été réalisés, pour une dotation de plus de 783 MDH au profit de 780.000 personnes vivant dans la précarité. 

Fonds de cohésion sociale: Les dotations en hausse

Le Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale est la seule structure chargée de subvenir aux besoins élémentaires des femmes veuves et de leurs enfants. Les dotations annuelles du fonds ne cessent d’augmenter au fil des années face à la hausse des demandes.

Ainsi, jusqu’à fin 2020, le total des demandes d’aides qui ont été adressées au fonds a atteint 115.163 demandes, dont 106.675 ont été acceptées, au moment où 7.801 demandes ont été rejetées. La répartition régionale montre que Casablanca-Settat arrive en tête avec près de 19.000 demandes adressés durant l’année écoulée, suivie de Marrakech-Safi avec près de 16.000 demandes.

D’autres statistiques communiquées à la Commission des secteurs sociaux au sein de la Chambre des représentants montrent que 181.000 orphelins bénéficient du concours budgétaire direct de l’État en faveur de cette catégorie sociale, et ce, depuis l’adoption du statut de cette structure en 2012. Il faut dire que les dotations consacrées aux femmes veuves ont été aussi revues à la hausse entre 2019 et 2020, sans oublier que depuis l’entame de cette opération de soutien direct, 2,56 MMDH ont été débloqués dans le cadre des missions conférées au fonds, dont les prérogatives ont été élargies.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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